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Le monde fête un deuxième nouvel An sous l’ombre du Covid

vendredi 31 décembre 2021 par Charles Sterlin

Festivités annulées ou sévèrement encadrées, musique interdite, réveillons limités à la "bulle" familiale : le monde s’apprête à entamer en 2022 une troisième année de pandémie, alors que les contaminations explosent mais que de timides signes d’espoir apparaissent.

Ces douze derniers mois ont vu l’arrivée d’un nouveau président américain, des rêves de démocratie s’évanouir de l’Afghanistan à la Birmanie en passant par Hong Kong ou la Russie, et les premiers Jeux olympiques sans spectateurs.

Mais c’est la pandémie qui a de nouveau régi le quotidien de la majeure partie de l’humanité. Officiellement, plus de 5,4 millions de personnes sont mortes depuis que le virus a été identifié pour la première fois en Chine en décembre 2019.

D’innombrables autres personnes ont été contaminées, soumises à des confinements, des couvre-feu et une panoplie de tests.

L’émergence du variant Omicron, particulièrement contagieux, à la fin de l’année 2021, a fait dépasser le million de cas quotidiens de coronavirus pour la première fois, selon un décompte de l’AFP.

La France a annoncé à son tour jeudi soir qu’Omicron était désormais majoritaire sur son territoire, après une progression fulgurante ces derniers jours.

Mais dans ses traditionnels voeux à la nation, le président français Emmanuel Macron s’est déclaré "résolument optimiste", souhaitant que 2022, "année décisive", soit aussi "l’année de sortie de l’épidémie".

"Se concentrer sur le positif"
La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et même l’Australie, qui était longtemps restée à l’abri de la pandémie, battent des records de nouveaux cas.

La distribution de vaccins à environ 60 % de la population mondiale laisse pourtant entrevoir une lueur d’espoir, bien que certains pays pauvres n’y aient toujours qu’un accès limité et qu’une frange de la population y reste réticente.

Les îles Kiribati, dans le Pacifique, ont été les premières à célébrer la nouvelle année à partir de 10h00 GMT.

Mais de Séoul à Paris ou San Francisco, les célébrations du Nouvel An ont de nouveau été annulées ou réduites.

A Sydney, ville qui se vante habituellement d’être la "capitale mondiale du Nouvel An", la foule était inhabituellement peu nombreuse sur le port pour assister au traditionnel feu d’artifice.

"J’essaie juste de me concentrer sur les choses positives survenues cette année plutôt que sur les négatives", disait Melinda Howard, étudiante en médecine de 22 ans qui attendait devant l’Opéra le début du spectacle.

Les célébrations à Rio de Janeiro, qui rassemblent habituellement trois millions de personnes sur la plage de Copacabana, sont également maintenues.

"Célébrer la vie"
Comme à Times Square à New York, les événements officiels seront réduits, mais de grandes foules sont tout de même attendues.

"Les gens n’ont qu’une envie, sortir de chez eux, célébrer la vie après une pandémie qui a obligé tout le monde à s’enfermer", a déclaré Francisco Rodrigues, 45 ans, serveur à Copacabana.

Certains Brésiliens sont plus dubitatifs, dans un pays où la pandémie a tué près de 619.000 personnes, le pire bilan au monde après celui des Etats-Unis.

A Dubaï (Emirats arabes unis), 36 feux d’artifice sur 29 sites ont embrasé la ville. Les fêtards se sont rassemblés dès le début de la soirée pour assister au spectacle de la plus haute tour du monde, la Burj Khalifa.

Les autorités avaient toutefois prévenu que le port du masque était obligatoire, sous peine d’amende.

Aux Pays-Bas, les autorités ont interdit les feux d’artifice pour la deuxième année consécutive afin d’éviter que des blessures provoquées chaque Saint-Sylvestre par les fusées n’alourdissent la charge des services de santé.

Mais un enfant de douze ans a été tué et un autre gravement blessé alors qu’ils regardaient apparemment un adulte tirer des feux d’artifice, a indiqué la police.

En Afrique du Sud, premier pays à avoir signalé le nouveau variant fin novembre, le couvre-feu nocturne en vigueur depuis 21 mois et qui s’était réduit aux heures comprises entre minuit et 4 heures du matin a été levé à la veille des célébrations pour le Nouvel an.

Le port du masque reste toutefois obligatoire dans l’espace public et les rassemblements restent limités (1.000 personnes à l’extérieur, 2.000 à l’intérieur).

"Tsunami de cas"
Durant l’année écoulée, nombre de pays, en particulier occidentaux, ont hésité à rétablir les mesures drastiques de 2020, afin d’éviter une nouvelle récession économique. Mais 2021 a tout de même vu, en Europe et au-delà, une augmentation des manifestations contre les restrictions, tandis qu’une minorité hésitait encore à se faire vacciner, soulevant des craintes quant à savoir comment la pandémie pourra prendre fin sans progression des taux de vaccination.

Les experts espèrent que l’année 2022 marquera une nouvelle phase, moins meurtrière, de la pandémie. Mais l’Organisation mondiale de la santé prévoit de prochains mois éprouvants.

L’année 2021 s’achève aussi par une montée des tensions géopolitiques, y compris en Europe avec la menace d’une intervention russe en Ukraine.

"Nous avons défendu fermement et constamment nos intérêts nationaux, la sécurité de notre pays et de nos citoyens", a souligné le président Vladimir Poutine dans ses voeux télévisés, déjà diffusés dans l’extrême-orient du pays, plus de 20 ans après s’être livré pour la première fois à l’exercice.

Il a évoqué l’épidémie de Covid, sans citer le chiffre de plus de 600.000 morts établi la veille par l’agence nationale des statistiques - deux fois plus que le chiffre communiqué par le gouvernement -, qui place le pays parmi les plus meurtris au monde.

31/12/2021 22:34:21 - Dubaï (AFP) - © 2021 AFP

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