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En lançant son premier satellite militaire, l’Iran persiste dans la voie de la confrontation

jeudi 23 avril 2020 par Charles

Les gardiens de la révolution ont utilisé une fusée d’un genre nouveau, qui montre pour la première fois leur maîtrise des technologies nécessaires à la mise au point de missiles de longue portée.
Par Allan Kaval Publié hier à 22h33, mis à jour à 03h20

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Un satellite militaire Nour a été lancé depuis l’Iran, le 22 avril, selon les gardiens de la révolution. - / AFP
Les gardiens de la révolution ont réitéré, mercredi 22 avril, leur message à l’administration Trump : malgré l’impact désastreux de l’épidémie de Covid-19 dans le pays et les difficultés qu’elle alimente, la République islamique ne baisse pas la garde.
A l’aube, l’armée idéologique du régime a annoncé la mise en orbite de son premier satellite militaire, Nour, grâce à une fusée d’un genre nouveau. Ce lancement, qui pourrait signaler un tournant majeur dans le développement du programme balistique iranien, intervient alors que les tensions entre Washington et Téhéran ne montrent, malgré la crise sanitaire mondiale, aucun signe d’apaisement.
A défaut de réagir immédiatement au lancement de la fusée Qased, le président américain, Donald Trump, a annoncé quelques heures plus tard et sur Twitter avoir donné l’ordre à la marine américaine « d’abattre » toute embarcation iranienne qui « harcèlerait » des navires de l’US Navy. Le tweet présidentiel faisait référence à un incident déjà vieux d’une semaine. La cinquième flotte américaine, déployée dans le golfe Persique, avait en effet publié le 15 avril des images d’une manœuvre menée par des dizaines de vedettes appartenant aux forces navales des gardiens de la révolution approchant de très près des navires américains.
L’ampleur de ce déploiement et sa médiatisation en ont fait un épisode marquant des tensions quotidiennes entre Washington et Téhéran. Cependant, les opérations de ce type ne sont pas exceptionnelles aux larges des côtes iraniennes, même dans les eaux internationales où l’Iran n’accepte pas la présence américaine.
Préoccupant pour Washington
Le lancement de la fusée Qased, une semaine plus tard, pourrait être plus préoccupant encore pour Washington. Mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, l’a estimé contraire aux résolutions des Nations unies (ONU) sur le programme iranien de missiles. « L’Iran devra rendre des comptes », a-t-il prévenu. De fait, ce développement interpelle au-delà du cercle restreint des spécialistes de prolifération qui observe à la loupe les progrès iraniens en matière de technologies balistiques et spatiales.
Dans le contexte propre à la République islamique et des enjeux de prolifération qui y sont liés, la mise en orbite réussie du satellite Nour importe moins que la nature de son lanceur. En l’occurrence, le nouvel engin employé mercredi diffère des appareils utilisés antérieurement par l’Iran pour ses satellites civils. Il dénote en effet et pour la première fois de la maîtrise par les gardiens de la révolution des technologies nécessaires à la mise au point de missiles de longue portée.
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