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Marlène Étienne à livre en folie 2021 : les enfants encore, les enfants toujours

dimanche 23 mai 2021 par Charles

Avec « Tiwa » et « Les Zouing contre les Tikakos », Marlène Étienne témoigne de sa fidélité à son lectorat. Une fidélité vieille de plus de 30 ans. L’octogénaire y voit une façon de contribuer à la réforme du système éducatif haïtien.
Publié le 2021-05-20 | lenouvelliste.com

Best-seller de la dernière édition de Livres en folie, Marlène Étienne revient pour sa deuxième participation à la foire qui se tient cette année du 31 mai au 13 juin. Elle offre encore des livres destinés à plonger les enfants haïtiens dans leur culture, capables de leur inculquer des leçons à la mesure de nos dérives actuelles. À la 27e édition de Livres en folie, Marlène Étienne présente trois livres, dont « Les Zouing et les Tikanos » et « Tiwa ».

Les Zouing et les Tikanos sont deux colonies de fourmis qui en viennent aux prises pour du pop-corn alors qu’elles cherchaient chacune de leur côté leur nourriture. Incapables de décider de qui repartira avec la ration, elles se proposent de jouer un match de football, la gagnante repartira avec le lot. Au coup du sifflet final, elles terminent à égalité. Heureuses, elles partagent le butin. Au final, elles se réjouissent d’avoir fait de nouvelles amies.

« Tiwa », pour sa part, est le signe que madame Étienne à une pensée pour les enfants de la diaspora haïtienne. L’enfant appelé Tiwa habite au Canada avec sa tante. Prétendant qu’il est d’une lignée royale haïtienne, il est incompris de ses camarades qui refusent de gober son histoire de fils d’un roi. Tiwa se tourne vers les oiseaux migratoires. Ils se comprennent mutuellement. Tourmenté par ses souvenirs de son pays, Tiwa désire retourner à l’ile de la tortue. Il propose aux animaux de l’emmener le jour où ils migreront en Haïti. Les canards gardant leurs promesses, ils l’emmènent lors de leur voyage, Tiwa est heureux de rencontrer ses parents, surtout son père qui en fait est un « wa madigra ».

« J’ai voulu mettre ses enfants qui vivent loin d’Haïti en contact avec leur terre natale. Leur raconter la beauté de notre pays, de notre culture. Cette idée m’est venue à l’esprit quand mes enfants étaient revenus de vacances à l’ile de la Tortue. Ils n’ont jamais arrêté d’en parler », nous explique celle qui ne veut point qu’on l’appelle écrivain. « Je me vois plutôt comme une mère qui veut amuser ses enfants et les éduquer. Une opportunité que je voulais offrir aux autres enfants du pays », a-t-elle revendiqué. En effet, Marlène Étienne ne se voyait pas écrire des livres. Cette idée est le fruit d’une idée de sa fille qui lui retournait les feuillets bondés d’ histoires qu’elle écrivait à ses petits-enfants, exigeant qu’elle les achemine à une maison d’édition en vue de les publier. Elle était dans la cinquantaine.

Plus de 30 ans après, madame Étienne s’est fixé l’objectif de contribuer à la réforme du système éducatif haïtien qui, d’après elle, souffre d’un manque de recyclage. « Je n’ai pas eu de diplôme en éducation, mais j’ai travaillé avec des ONG, j’ai remarqué et compris les exigences de l’enseignement moderne. Haïti est encore loin du compte », a-t-elle déploré.

« Je me suis dit qu’il fallait commencer par la base. J’ai écrit mes livres afin que les professeurs aient d’autres alternatives que les battements des mains ou les exercices de mémorisation », a-t-elle expliqué.


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