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Un décret électoral en guise de loi électorale, le CEP s’y met…

vendredi 6 février 2015

Dans l’état actuel des choses, on ne peut plus parler de loi électorale comme cadre légal régissant les prochaines élections. Le Parlement étant en dysfonctionnement, le CEP ne peut qu’utiliser un décret pour organiser les compétitions électorales. Le document, qui est pratiquement prêt sera soumis très bientôt au chef de l’Etat pour sa publication dans le journal officiel du pays, Le Moniteur, a confié au Nouvelliste en exclusivité un conseiller électoral.

Pour la première fois depuis sa prestation de serment et son installation, le Conseil électoral provisoire va s’expliquer au pays. Dans une conférence de presse prévue pour le mardi 10 février, Pierre-Louis Opont et son équipe vont répondre à certaines questions. Entre-temps, Le Nouvelliste a appris que le CEP ne sera pas encore en mesure de dire s’il va réaliser une seule élection pour les législatives, la collectivité territoriales et la présidentielle. « On ne peut pas parler d’une seule ou de deux élections maintenant. On va expliquer à la presse le processus électoral tel qu’on le voit », a confié au Nouvelliste un conseiller électoral qui requiert l’anonymat.

Les conseillers électoraux ont pratiquement déjà terminé avec ce qui devrait être la loi électorale. Parce que le Parlement est en dysfonctionnement, on ne peut l’appeler que décret électoral. « On ne peut pas parler de loi électorale puisqu’il n’y a pas de Parlement, on l’appelle cadre légal. On l’a déjà finalisé et on va l’envoyer à l’exécutif pour les suites nécessaires », a fait savoir notre source au CEP.

« Nous travaillons actuellement sur le calendrier électoral, a souligné notre source. Le CEP fonctionne avec un budget reconduit en attendant l’élaboration d’un nouveau budget. Nos besoins ont augmenté. Nous devons rencontrer le ministre des Finances le plus vite possible sur le dossier », a expliqué le conseiller. Comme les administrations précédentes, ce CEP fait face à des difficultés économiques qui l’empêchent de bien remplir sa mission.

Le mardi 3 février dernier, le chef de l’Etat a eu sa première rencontre avec le CEP que dirige Pierre-Louis Opont. « C’était une rencontre très cordiale, le président a voulu nous féliciter pour notre nomination puisque c’est la première fois qu’il nous rencontre depuis notre investiture. Ce n’était pas une rencontre de travail. Le chef de l’Etat nous a souhaité bonne chance et a promis le support de l’exécutif dans le cadre de notre mission », a rapporté notre contact au CEP.

Interrogé sur la nomination des membres des BED et BEC par l’administration de Max Mathurin dont certains font l’objet de contestations, le conseiller a fait savoir au Nouvelliste qu’une commission a été déjà formée pour gérer ce dossier. « La commission vient juste de nous soumettre son rapport sur les cas de contestations et très bientôt les conseillers vont se fixer sur ce point », a-t-il dit.

En outre, le conseiller électoral a indiqué au Nouvelliste que le registre électoral sera ouvert afin de permettre aux partis et regroupements politiques de s’inscrire. Notre source n’était pas en mesure de dire si ce nouveau CEP va considérer les quelque 100 partis politiques qui se sont déjà fait inscrire sous Emmanuel Ménard et Fritzo Canton, deux anciens présidents du CEP, ou si les inscriptions vont concerner toutes les organisations politiques.

Entre-temps, Michel Martelly attend des membres du CEP : le calendrier électoral et le cadre légal sous l’égide duquel ils auront à organiser les prochaines élections. Le chef de l’Etat avait déjà dit souhaiter l’organisation du premier tour des législatives au cours du mois de mai prochain. « Pour nous autres, ce sera important d’avoir un premier tour pour les législatives d’ici le mois de mai afin de combler le vide institutionnel et de repartir avec les institutions du pays… », avait-il dit au palais national avant la fin du mois de janvier.

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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