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Fusillade à Las Vegas : Stephen Craig Paddock, l’insondable suspect

mardi 3 octobre 2017

Avant d’ouvrir le feu dimanche soir 1er octobre, tuant au moins 59 personnes venues assister à un concert de musique country à Las Vegas, l’auteur de la fusillade la plus meurtrière de l’histoire des Etats-Unis vivait discrètement en bordure d’un parcours de golf dans le désert du Nevada, installé depuis 2013 avec sa compagne dans une communauté de retraités, comme lui, au nord de la petite ville sans histoire de Mesquite. Stephen Paddock, 64 ans, n’avait pas de casier judicaire. Pas d’enfants. Ancien comptable et investisseur immobilier, il était devenu joueur de poker professionnel, plutôt fortuné. Aucune dette connue. « Un homme normal et ouvert », dira un de ses anciens voisins. Rien, d’après les premiers éléments de portrait rendus publics ces dernières heures, qui puisse réellement suggérer un tel déchaînement de violence.
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Stephen Paddock et ses trois frères ont été élevés par leur mère seule. D’après le témoignage d’Eric Paddock, l’un des frères du tueur, leur mère leur avait dit que leur père était décédé alors qu’en réalité il était en prison. Benjamin Hoskins Paddock a été condamné en 1961 à vingt ans de réclusion pour plusieurs braquages de banque. Il s’échappe en 1968 de la prison fédérale de La Tuna, au Texas, avant de devenir concessionnaire de voitures d’occasion et animateur de jeu de bingo dans l’Oregon. Il figurait sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI.
Joueur de poker en ligne
Les enfants Paddock et leur mère ont plusieurs fois déménagé dans le pays, de l’Iowa au sud de la Californie, a précisé un autre frère, Patrick Paddock II. Adulte, Stephen Paddock a également vécu dans plusieurs villes, dont Melbourne, en Floride, avant de s’installer dans cette région aride du Nevada. Marié en Californie, il divorcera quelques années plus tard.
Interrogés par les médias, sa famille et ses voisins se sont dits choqués et horrifiés. Tous ont évoqué le fait qu’il lui arrivait souvent de quitter son domicile pendant plusieurs jours pour jouer dans les casinos avec sa petite amie. Certains proches ont précisé qu’il jouait aussi fréquemment des nuits entières sur ordinateur, avant de se lever vers midi le lendemain. Eric Paddock a affirmé que son frère avait l’habitude de miser des dizaines de milliers de dollars au cours de ses parties de cartes. « Il n’est pas comme vous et moi. Il joue au poker en ligne à haut risque », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il lui est arrivé d’envoyer un texto dans lequel il affirmait « avoir gagné 250 000 dollars [213 000 euros] au casino ».

Eric Paddock a précisé qu’il venait de montrer trois ans de sa correspondance avec son frère au FBI et qu’il n’avait aucune information sur d’éventuelles dettes de jeu ou découverts bancaires importants. « Je n’ai absolument aucune information. S’il avait perdu beaucoup d’argent, le casino le saurait », a-t-il glissé.
Dans une interview à CBS, il a également tenu à affirmer que son frère n’était « pas un passionné d’armes à feu ». Eric Paddock savait que son frère possédait quelques armes de poing. « Le fait qu’il ait eu ce type d’armes est juste. Mais où diable a-t-il eu ces armes automatiques ? », s’est-il interrogé. Il dit avoir été sous le choc en apprenant l’arsenal et les armes de guerre utilisées par Stephen à Las Vegas. Il a assuré que son frère ne chassait pas et qu’il ne pratiquait quasiment pas le tir. Une fois, Stephen Paddock avait emmené ses neveux à une partie de tir au pigeon offerte par un casino de Las Vegas. D’après les registres officiels, Stephen avait un permis de chasse en Alaska. Il possédait également un brevet de pilote d’avion.
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« Nous ne savons rien. Si vous me disiez qu’un astéroïde vient de s’écraser [ici], cela signifierait la même chose pour moi. Cela n’a absolument aucun sens, a insisté Eric Paddock quelques heures à peine après la fusillade. C’est juste un gars qui jouait au poker en ligne, faisait des croisières et mangeait des burritos au Taco Bell. Nous ne lui connaissons aucune affiliation politique ni religieuse. »
Interrogée par le New York Times, une de ses anciennes voisines, Diane McKay, dira simplement qu’il était « bizarre, renfermé sur lui-même ». Et d’ajouter : « C’était comme vivre à côté de rien… Vous pouvez au moins être grincheux, ou quelque chose. Lui était juste rien, calme. Il ne sortait jamais, il n’a jamais profité de son petit jardin, ses stores étaient toujours fermés. »


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