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Voter, c’est payer son droit de choisir, de dénoncer, de gueuler et d’espérer

lundi 21 novembre 2016

Les élections du 20 novembre arrivent comme la Noël nous surprend un mauvais mois de décembre. On ne l’attendait plus et voilà que la nuit du 24 on se retrouve à chercher une quelconque raison de croire au père Noël. On se bricole une petite fête entre amis. On regarde le ciel à la recherche de l’étoile du berger.

Oui, c’est bien ce dimanche qui est jour d’élection en Haïti.

Les candidats n’ont pas fait de grandes promesses. On ne sait pas de quoi demain sera fait, si l’un ou l’autre gagne. Il est trop tard pour s’en plaindre. Vous n’êtes pas le seul à vous dire allons-y quand même, pas le seul à vouloir jouir du moment où la lassitude chasse les inquiétudes.

Ces élections, mine de rien, durent depuis mars 2015.

Il y a des intérêts énormes en jeu. La République dominicaine ne veut pas perdre son meilleur client. Les Chinois de la Grande Chine veulent avoir une plus grande place en Haïti. L’Union européenne souhaite nous amarrer enfin dans son marché. Nos alliés traditionnels espèrent que le statu quo perdure avec une Haïti moins turbulente, plus prévisible. Les affairistes sont partout, planqués au milieu des meilleures intentions.

La classe politique locale, elle aussi, joue très gros. Les Tèt Kale ambitionnent de revenir continuer le chemin ouvert par Michel Martelly. Les Lavalas, tous courants confondus, rêvent de retour en grand au pouvoir. Un camp comme l’autre ne fait nullement miroiter le changement. Personne ne doute que les corrompus ont investi dans tous les partis.

Dimanche, la majorité des électeurs s’apprêtent à placer au pouvoir des élus comme on envoie un enfant à la maternelle simplement parce qu’on a la conviction qu’il finira par apprendre à lire, à compter, à raisonner. Nos élus, prévoit-on, finiront par apprendre à gouverner. Les meilleurs maitriseront l’art de bien gouverner. Avec eux, cela fait des années qu’on y va au petit bonheur la chance espérant tirer un numéro moins mauvais que lors des précédents tirages.

Cela dit, il faut une fois de plus faire son devoir. En jetant son bulletin dans l’urne, on paye son doit de choisir, de dénoncer, de gueuler et celui d’espérer. C’est énorme.

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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