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Quinze pour quinze…

mercredi 16 novembre 2016

Auront lieu ? Auront pas lieu ? Les gens s’interrogent. Cela dit, portraits, porte-voix, véhicules, bandes à pied (quelques-unes plutôt dégarnies) investissent les rues. Une amie m’a fait remarquer, et suivant son regard, je lui donne raison, que certains candidats à la présidence semblent sur leurs photos d’un teint bien plus clair que dans la réalité. Pâlissent-ils au soleil qui tape sur les photos ? Et pourquoi les leurs et pas les autres, soumises aux mêmes brûlures et intempéries ? Ou est-ce délibéré, un calcul s’inscrivant dans leur stratégie de campagne ? Un visage plus clair améliore-t-il le look ?

Ce qu’on avait souhaité, quant à la qualité de la campagne, ne s’est pas réalisé. Plus de clarté sur les références idéologiques, les lectures de la société, les lignes politiques et les actions proposées comme déterminantes. Pas grand-chose dans ce sens-là. À part chez qui en parlait déjà. Ce qu’il y a d’inquiétant chez la plupart des candidats, c’est que non seulement ils ne disent pas au nom de quoi ils veulent gagner, ni vraiment pour représenter qui ou quoi, mais ils ne disent surtout pas au nom de quoi ils accepteront de perdre, soit quelles idées ils ne trahiront pas, parce que, pour eux, ces idées sont essentielles à l’action qu’ils veulent mener. On entend de la bouche des uns et des autres chaque chose et son contraire, un kif kif bourricot qui fait qu’on se demande s’ils ne sont pas interchangeables. Là encore, sauf une exception majeure.

Chaque personne qui opine se prend pour un sondage. Tous savent qui va gagner, les pourcentages, les marges, et tous ne choisissent pas le même. L’intelligence commanderait que ceux qui croient dans la viabilité de ce processus électoral tournent le dos à ces bavardages et s’en aillent résolument déposer leur bulletin dans les urnes pour être sûrs d’une chose, que leur voix va compter. Ces élections ne semblent pas gagnées d’avance si les gens osent voter selon leur conscience individuelle, citoyenne et sociale. Certaines élections récentes ont rappelé à de grands voisins que tant que les gens n’ont pas voté…

La question est de savoir si les gens ont conscience de leurs intérêts. Au sommet de la société, cela ne fait pas de doute. Mais, au niveau des classes moyennes défavorisées, cela ne paraît pas clair. On surprend parfois des individus à tenir des propos et à faire des choix allant totalement à l’encontre de leurs intérêts, comme si leurs conditions et les causes de ces conditions leur étaient devenues opaques, illisibles. Comme un salarié qui voterait contre l’amélioration des conditions de travail ou une femme qui voterait pour un misogyne pour qui femme veut dire subalterne.

Quelques jours encore. Et on verra. Auront lieu, auront pas lieu ? Mais ceux qui croient que l’avenir doit passer par la voie des élections ont intérêt à voter en masse, au nom de leurs convictions.

Quels que soient les doutes qu’on nourrit, il faut être prêt à aller voter, en s’étant donné le temps de choisir qui et pourquoi. Cette histoire de eleksyon pa p fèt peut se révéler un piège posé par qui veut décourager les partisans des autres.

AUTEUR

Antoine Lyonel Trouillot

zomangay@hotmail.com


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