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« J’ai des testicules », clame le sénateur Carl Murat Cantave

vendredi 22 juillet 2016

Le sénateur Carl Murat Cantave du groupe minoritaire, qui, semble-t-il, tente par tous les moyens de mettre hors jeu Privert, continue de réclamer sans condition le départ du président provisoire qu’il qualifie de « voleur de pouvoir ». Intervenant à l’émission Invité du jour sur Radio Vision 2000, il a aussi déclaré de facto le gouvernent de Enex Jean-Charles, en clamant sur les ondes qu’il a « des testicules et qu’ils sont consistants

Le passage en force du président Jocelerme Privert signant mardi 19 juillet l’arrêté convoquant le peuple dans ses comices pour le 9 octobre prochain n’a pas eu pour effet de désenchanter les irréductibles au Parlement qui a l’obligation de décider en Assemblée nationale sur son maintien au pas au pouvoir plus de 36 jours après l’expiration de son mandat. Par cet acte, le sénateur Carl Murat Cantave voit dans le président un apprenti dictateur qui dirige en dehors de la Constitution et des lois de la République. « Le président Privert est un rebelle aux lois haïtiennes. C’est un voleur de pouvoir, un usurpateur », tempête le sénateur Cantave qui n’a toujours pas été tendre envers Jocelerme Privert. Il affirme que le président n’a ni la qualité ni le titre pour engager le pays à ce niveau.

Irascible, l’élu de l’Artibonite a traité de tous les noms le président provisoire qu’il qualifie de « hors-la-loi ». Pour lui, le chef de l’État est la source d’instabilité du pays. Il prône même un nouvel accord pour confier les rênes de l’exécutif au Premier ministre ou à un conseil de gouvernement au départ de Jocelerme Privert. « Privert, ce hors-la-loi, doit partir. Il faut qu’il parte… j’en ai assez. Le pays en a assez, tranche-t-il. Le président Privert doit partir pour permettre au pays de respirer. »

Le sénateur Cantave fait de Privert une cause personnelle et il entend lui barrer la route jusqu’au bout. Dès l’élaboration de l’accord du 5 février, il prétend avoir glissé à l’article 7 qui fixe la durée du mandat de 120 jours maximum une petite trappe aux velléités du président provisoire de prolonger ou renouveler son mandat. « J’ai ajouté la phrase qui dit le cas échéant c’est à l’Assemblée nationale de décider du sort du président. D’abord pour marquer un retour à la Constitution, ensuite parce que je sais qu’en fonction de l’article 98.3 de la Constitution, l’Assemblé nationale ne peut ni prolonger ni renouveler le mandat du président Privert », a balancé Carl Murat Cantave avec une pointe de satisfaction. D’un petit tacle à une grande obstruction, le sénateur Cantave entend tout faire pour mettre hors circuit Jocelerme Privert. Déjà quatre convocations en Assemblée nationale soldées par des échecs où pro et anti-Privert ne peuvent se vanter de nous avoir évités de nager vers l’inconnu.

Le sénateur Cantave, entré au Parlement en janvier 2016, croit dure comme fer que l’Assemblé nationale n’a pas attribution de statuer sur le sort du président Privert. C’est au bureau de l’Assemblée nationale que revient cette charge puisqu’il s’agit, selon lui, d’un point constitutionnel résultant de l’article 98.2, alors il n’y a ni débat, ni vote possible. Comme pour dire que ces comédies de mauvais goût que le Parlement offre au peuple haïtien n’aboutiront pas à grand-chose. « Le sort de Privert est déjà scellé, et il ne dépend pas du Parlement. Il doit remettre l’écharpe présidentielle », a-t-il déclaré avant de faire injonction aux journalistes de ne plus répéter le contraire.

Dans son acharnement contre Privert, il n’entend pas lâcher prise. Pas si tôt. Affirmant sans équivoques que même des menace venant l’exécutif ne l’empêcheront pas de prendre ses responsabilités. « J’ai des testicules… ils sont consistants », a-t-il confié tel un hymne à sa bravoure. Pour continuer à prouver qu’il a des couilles, Carl Murat Cantave met sur la sellette le chef du gouvernement qu’il qualifie de « de facto » lui aussi. Toutefois, il accorde un temps de grâce au Premier ministre Énex Jean-Charles pour qu’il change de statut et assure la présidence du Conseil des ministres au regard de l’article 149 de la Constitution. « Privert ne fait plus partie de la solution. Il revient au Premier ministre d’assumer ses responsabilités et de présider le Conseil des ministres », a déclaré le sénateur Cantave.

Si le sénateur Cantave croit en la justesse de la convocation du président dans la perspective de réaliser les prochaines élections présidentielle et sénatoriales partielles, il s’interroge toutefois sur les conditions dans lesquelles elles seront tenues. Il dénonce le Conseil électoral provisoire (CEP) qu’il accuse d’appliquer les quatre volontés du président Privert. « Ces élections seront contestées, car le CEP est à la solde de Privert. Et ce dernier veut réaliser ces joutes au profit de sa chapelle politique », a-t-il indiqué, exigeant au passage un replâtrage au niveau du Conseil.

À cette date, aucun bloc parlementaire n’est en mesure de fixer une date pour la reprise de l’Assemblée nationale. Aucun accord ne pointe à l’horizon. De l’incertitude pure et simple. Et le pays continue de voguer vers l’inconnu.

AUTEUR

Ricardo Lambert

lambertricardo87@gmail.com


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