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6e édition sommet international sur la finance

Construire des infrastructures pour développer la culture en Haïti

mercredi 20 avril 2016

Le Sommet international sur la finance s’est ouvert hier lundi à l’hôtel Montana. Du 18 au 22 avril, pour cette 6e édition, les débats tourneront autour du thème « Financer les infrastructures en Haïti ». Lors de la première journée, les participants ont débattu plusieurs thématiques, notamment les investissements dans les infrastructures culturelles.

Haïti peine à bénéficier des retombées économiques de sa diversité culturelle, en dépit de sa littérature prolifique, de son passé glorieux, ou encore de son vaudou envoûtant. Intervenant lors du premier jour du Sommet international sur la finance, le spécialiste Yves Lafortune n’y voit aucun hasard. Selon lui, le développement de la culture, en Haïti comme ailleurs, doit passer par l’érection des infrastructures culturelles, notamment les bibliothèques, les musées, les salles de spectacle, etc. Ce à travers une vision clairement définie. « On ne peut pas développer la culture sans les infrastructures », dit-il, pour paraphraser André Malreaux, ministre de la Culture du général de Gaulle.

Le P.D.G. de la firme Consultations et Résultats déplore qu’Haïti ne se mette pas au diapason des autres pays amis en ce qui concerne la construction, la gestion et la rentabilisation des infrastructures culturelles telles que les musées, les bibliothèques, les salles de spectacle, les lieux de mémoire, etc. « Contrairement à certains pays comme les Etats-Unis ou le Canada, Haïti n’entreprend aucun dispositif permettant de rentabiliser ses rares infrastructures culturelles », déplore-t-il.

Yves Lafortune indexe les autorités qui, selon lui, ne cernent pas les problèmes du pays sur le sens des politiques publiques. A ce titre, il explique qu’une politique publique peut être succinctement définie comme ce qu’un gouvernement décide de faire ou de ne pas faire dans des domaines variés tels que le sport, la culture, l’économie, etc.

Dans un bref état des lieux des infrastructures culturelles, Yves Lafortune, après avoir repéré des sites touristiques construits au XVIIIe et XIXe siècle, une bibliothèque et un musée, questionne l’existence d’un plan de rénovation des monuments historiques. « On pense à électrifier la citadelle Laferrière alors que la route qui conduit à celle-ci est en mauvais état », ironise-t-il. Par ailleurs, il plaide pour une approche intégrée vis-à-vis de la culture comme vecteur de développement économique important. Il cite en exemple plusieurs évènements d’envergure mondiale qui mobilisent d’autres filières comme les transports, l’hôtellerie, etc. Dans la foulée, celui qui fait de l’administration publique son dada souhaite que les politiques publiques, en matière de culture, soient menées par des experts du domaine. « C’est pourquoi il est créé le métier de gestionnaire culturel. La culture est trop importante pour la laisser aux mains des artistes », assène-t-il.

AUTEUR

Jean Daniel Sénat

jdsenat@lenouvelliste.com


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