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Reinhardt, Daas, McCann… Cinq romans de la rentrée littéraire

jeudi 20 août 2020 par Charles

Chaque jeudi, la rédaction du « Monde des livres » propose dans « La Matinale » une sélection de ses coups de cœur.
Publié aujourd’hui à 00h05

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Au menu de cette sélection littéraire de rentrée, le retour très attendu de l’écrivain irlando-américain Colum McCann qui s’empare du conflit israélo-palestinien, le dernier livre d’Eric Reinhardt qui s’est penché sur les ratés français lors de l’invention d’Internet. Mais aussi une histoire de harcèlement sur les réseaux sociaux ou celle d’une jeune fille qui joue à exister. Sans oublier le premier roman remarqué de Fatima Daas, La Petite Dernière.
ROMAN. « Comédies françaises », d’Eric Reinhardt
On l’apprend dès la première page : Dimitri Marguerite est mort, dans sa 27e année. Quel enchevêtrement de circonstances, de décisions, d’effets du hasard a mené le jeune homme sur la route de Bretagne où il a perdu la vie dans un accident de voiture ? C’est ce que va s’attacher à restituer Comédies françaises, au fil de ses presque 500 pages à la vivacité remarquable, qui prend le temps – de présenter ses personnages, de les laisser se déployer, de faire preuve de pédagogie mais sans lourdeur – et avance pourtant à toute allure.
Avec Dimitri, on suit un garçon brillant et insaisissable, libre dans ses choix amoureux et sexuels comme dans sa manière de mener son existence professionnelle, qui court après une femme croisée à plusieurs reprises dans des lieux éloignés, et se passionne pour l’histoire de l’invention d’Internet. Et plus précisément pour la manière dont la France est passée à côté de la possibilité de l’inventer – avec l’intention de venger, par un livre, les visionnaires empêchés.
Ce pourrait être austère, raide, mais, de son matériau documentaire autant que de son intrigue sentimentale, Eric Reinhardt fait un usage virevoltant. Sa langue souple, rieuse (avec son art consommé de rapporter les discours) s’adapte à tous les changements de ton et de tempo que l’auteur impulse à son roman pour en décupler l’intérêt esthétique et la drôlerie. Mais aussi pour faire le compte des forces, occultes ou visibles, grandes et petites, qui agissent les individus et les sociétés. Raphaëlle Leyris


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