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Elections/7 février 2022 Après l’OEA, Jovenel Moïse cherche le support de tous les membres du Core Group…

jeudi 4 juin 2020 par Charles

Le secrétaire général de l’OEA est déjà acquis à sa cause. Mais le président de la République a compris que s’il veut rester au pouvoir jusqu’au 7 février 2022 et organiser les élections pour son successeur, il lui faut l’appui de la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti et de tous les influents ambassadeurs étrangers accrédités dans le pays. La vidéoconférence mardi entre son ministre des Affaires étrangères, le Dr Claude Joseph, et les membres du Core Group a été l’occasion pour le pouvoir de solliciter ce support…
Tous les ambassadeurs influents et coopérants étrangers dans le pays ont pris part à cette visioconférence : la cheffe du Bureau intégré de l’ONU en Haïti (BINUH), l’ambassadrice des Etats-Unis, l’ambassadeur du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Union européenne, le représentant spécial de l’OEA…a rapporté au Nouvelliste le ministère des Affaires étrangères. « Au cours de cette rencontre, j’ai réitéré la volonté du président d’organiser les élections visant à renouveler le personnel politique et le remplacement du président le 7 février 2022 », », a confié au journal Claude Joseph, soulignant qu’outre l’élection présidentielle, il y a aussi les élections locales et législatives.
« Le mandat du président de la République jusqu’au 7 février 2022 n’est pas négociable. Je ne l’ai pas négocié avec des entités internationales. C’est une position arrêtée. J’ai simplement fait un plaidoyer pour le respect des règles du jeu démocratiques », a précisé Claude Joseph.
Selon le chancelier haïtien, les membres du Core Group ont exprimé « leur ferme soutien à l’ordre démocratique et constitutionnel en Haïti. Les diplomates du Core Group promettent d’appuyer le processus électoral devant aboutir au renouvellement du personnel politique et à l’alternance présidentielle en 2022 », a-t-il dit.
Pour Claude Joseph, en 2015, les élections avaient été interrompues et, en 2016, sous l’administration du président provisoire Jocelerme Privert, il y a eu une nouvelle élection présidentielle. Une façon pour le ministre des Affaires étrangères de dire que l’article 134.2 de la Constitution ne s’applique pas à Jovenel Moïse et que son mandat de cinq ans prendra fin le 7 février 2022.
Selon le ministre des Affaires étrangères, oui, le gouvernement gère la crise sanitaire, « mais gouverner c’est prévoir. Si on voit venir à l’horizon des bouleversements qui pourraient avoir des conséquences graves sur l’économie du pays après celles des ‘’peyi lòk’’, c’est normal pour nous autres ministre des Affaires étrangères de tirer la sonnette d’alarme », a indiqué Claude Joseph.
Jovenel Moïse a déjà eu, vendredi dernier, le support du secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA). « Comme le stipulent les textes fondateurs du système interaméricain, les gouvernements légitimes n’émanent que d’élections libres et régulières. Le processus électoral et la durée du mandat présidentiel résultent d’un calendrier, antérieurement défini, prévu par la Constitution. En ce sens, le Secrétariat général de l’OEA exhorte l’ensemble des forces politiques de la République d’Haïti à trouver un cadre de coopération en vue se conformer à la lettre et l’esprit de l’ordre constitutionnel en respectant le mandat présidentiel de cinq ans. Dans ce contexte, le mandat du président Jovenel Moise arrivera à terme le 7 février 2022 », a affirmé Luis Almagro.
L’opposition politique rejette les déclarations du secrétaire général de l’OEA et souligne que les élections de 2016 étaient l’aboutissement des élections de 2015 qui ont conduit Jovenel Moïse au pouvoir. Une façon pour l’opposition d’évoquer l’article 134.2 de la Constitution pour soutenir que le mandat du président prendra fin le 7 février 2021.
Selon l’article 134.2 de la Constitution, « le président élu entre en fonction le 7 février suivant la date de son élection. Au cas où le scrutin ne peut avoir lieu avant le 7 février, le président élu entre en fonction immédiatement après la validation du scrutin et son mandat est censé avoir commencé le 7 février de l’année de l’élection. »

Robenson Geffrard


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