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Les librairies rouvrent après plusieurs semaines de bataille

dimanche 10 mai 2020 par Charles

Une minorité considérait que les livraisons permettaient de sauver l’activité, tandis qu’une majorité avait mis les salariés en chômage technique.

Un point de « click and collect » mis en place dans une librairie à Lille, le 24 avril. MICHEL SPINGLER/AP
Sa librairie, L’Encre bleue, située à une encablure du port de Pornic (Loire-Atlantique), avait encore, samedi 9 mai, des allures de centre de tri, avec des cartons un peu partout, des colis… Le gérant, Yann Laigle, va remettre toutes ses tables et les livres en ordre pour la réouverture au public, mardi 12 mai au matin.
« On s’organise pour bien faire les choses. Nous aurons tous un masque et des gants, du gel hydroalcoolique sera disponible à l’entrée du magasin, explique-t-il. Les clients les plus frileux ne toucheront pas les livres. Le magasin n’est pas grand, je compte sur la discipline de ceux qui viendront. D’eux-mêmes, ils viendront avec des masques. S’il y a trop de monde, je leur demanderai de patienter. Nous sommes des commerçants, pas la police non plus », rappelle le libraire.
Lire l’enquête : Les libraires dans le sas de déconfinement
C’est l’un des rares à avoir décidé, dès la veille du confinement, de garder un lien avec les lecteurs et de les dépanner en livrant leurs commandes à domicile. « On a travaillé avec ma femme pendant près de deux mois de 8 heures à minuit, dit-il. Nos clients fidèles sont restés et de nouveaux les ont rejoints, soit par réflexe anti-Amazon, soit parce qu’ils trouvaient injuste que notre librairie soit fermée tandis que celle du centre Leclerc était ouvert e », explique-t-il. En temps normal, la librairie compte une cinquantaine de clients par jour, là, pendant le confinement, une vingtaine de commandes quotidiennes ont été enregistrées. « Même si je ne me suis pas versé de salaire, ces livraisons, c’est ce qui va nous sauver et nous permettre de passer le cap », ajoute le libraire, qui a mis deux employés en chômage partiel. Au total, seuls 400 libraires sur les 3 300 que compte l’Hexagone ont proposé pendant le confinement des livraisons à domicile ou un service de « click and collect ».
Activité effondrée de plus de 90 %
Depuis la fermeture des librairies, lundi 16 mars, l’activité du secteur s’est effondrée de plus de 90 % entre la mi-mars et la mi-mai, selon le Syndicat de la librairie française (SLF). Pourtant, les grandes surfaces, les points de vente de la presse, les sites Internet, et pendant quelques semaines Amazon, pouvaient, eux, vendre des livres en toute légalité.
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, avait pourtant proposé sur France Inter, jeudi 19 mars, un déconfinement des librairies afin qu’elles puissent fonctionner normalement et recevoir des clients, mais le SLF avait immédiatement refusé cette proposition. Son président, Xavier Moni, affirmait que les livres ne constituaient pas une marchandise de première nécessité et que la santé des salariés devait primer.
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