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Les démocrates retiennent deux chefs d’accusation contre Donald Trump : abus de pouvoir et entrave

mercredi 11 décembre 2019 par Charles

Le président des Etats-Unis, visé par une procédure de destitution, dénonce une « mascarade » de l’opposition.

Les démocrates ont retenu mardi 10 décembre deux chefs d’accusation contre Donald Trump dans la procédure de destitution qui vise le président des Etats-Unis : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.
Ces chefs doivent être adoptés en séance plénière, normalement dans le courant de la semaine prochaine, à la Chambre des représentants où l’opposition est majoritaire. Donald Trump deviendra alors le troisième président de l’histoire du pays à être mis en accusation au Congrès.

« Aujourd’hui, au nom de la Constitution et de notre pays, la commission judiciaire de la Chambre introduit deux articles de mise en accusation contre le président des Etats-Unis, Donald Trump, pour crimes et délits majeurs », a annoncé le chef démocrate de cette commission, Jerry Nadler. « Nous sommes ici aujourd’hui car l’abus par le président de ses pouvoirs ne nous a laissé aucune autre alternative », a ajouté Adam Schiff, le chef de la commission du renseignement, qui a mené plus de deux mois d’enquête sur l’affaire ukrainienne.

L’intéressé martèle qu’il n’a rien fait de mal et dénonce une « mascarade » montée par les démocrates parce qu’ils sont incapables, selon lui, de le battre dans les urnes. « Mettre en accusation un président qui a prouvé à travers ses résultats, y compris en générant sans doute la plus solide économie de l’histoire de ce pays, avoir l’une des présidences les plus fructueuses de l’histoire et, plus important, qui n’a RIEN fait de mal, est de la pure folie politique », avait tweeté Donald Trump, mardi, avant cette annonce.

Peu après la brève allocution des chefs démocrates, M. Trump a de nouveau dénoncé des accusations « ridicules », estimant qu’il s’agit d’« une chasse aux sorcières ». Le président « s’attend à être totalement exonéré car il n’a rien fait de mal », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Stephanie Grisham.
« C’est un schéma familier »
Les démocrates ont ouvert une procédure de destitution contre Donald Trump après avoir appris qu’il avait demandé à l’Ukraine d’enquêter sur l’ancien vice-président Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020. L’opposition l’accuse d’avoir abusé de son pouvoir pour arriver à ses fins, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec la Russie.

« Le président a sollicité et fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle intervienne dans notre élection présidentielle de 2020, ce faisant il a porté atteinte à la sécurité nationale, a affaibli l’intégrité des élections et violé son serment au peuple américain », a affirmé M. Nadler.
Les démocrates lui reprochent également d’avoir refusé de collaborer à leur enquête, ce qui alimente le chef d’entrave à la bonne marche du Congrès. Jugeant l’enquête en destitution « inconstitutionnelle », la Maison Blanche a en effet intimé à plusieurs conseillers du président de ne pas se plier aux injonctions à comparaître et de ne pas transmettre de documents à la Chambre.

« C’est un schéma familier dans la conduite du président Trump » qui « croit ne devoir de comptes à personne », a poursuivi M. Nadler, un adversaire de longue date du magnat de l’immobilier.
« Nous devons être clairs, personne, pas même le président, n’est au-dessus des lois. »
Une destitution improbable
Etant donné l’état des forces dans cette enceinte, Donald Trump est quasiment assuré d’être mis en accusation, « impeachment » en anglais, sans doute avant Noël. Avant lui, Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 ont connu cette procédure, le républicain Nixon ayant démissionné avant le vote. Les deux avaient ensuite été acquittés au Sénat, chargé selon la Constitution de juger les présidents à une majorité des deux tiers.
Comme eux, Donald Trump devrait aussi échapper à une destitution. Les républicains restent en effet majoritaires à la chambre haute et il paraît extrêmement improbable que 20 membres du Grand old party lâchent le président. Reste à savoir si son procès sera rapide, comme le souhaitent certains proches du locataire de la Maison Blanche, ou si Donald Trump s’en servira comme tribune politique.


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