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Tout va mieux, rien ne va bien...

samedi 22 décembre 2018 par Charles

Editorial -
Le gouvernement, avec six mois de retard sur le calendrier légal, a enfin déposé son projet de budget pour l’exercice 2018-2019. Mieux vaut tard que jamais. Un pas important est franchi.

Les premières critiques ne sont pas tendres avec la loi de finances. Nous continuons à rêver en couleur, à prévoir des dépenses généreuses, sans envisager de nous serrer la ceinture. La dépréciation de la gourde ne s’y trompe pas. Elle continue. De plus belle. 78 gourdes au minimum pour acheter un dollar ce jeudi 20 décembre.
Le président de la République et le premier ministre semblent avoir trouvé le point d’équilibre indispensable à la bonne tenue de leur relation. L’opposition multiplie des rendez-vous infructueux avec la population, une manifestation après l’autre. La trêve n’est pas officielle, mais les fêtes de fin d’année bénéficient d’un état de grâce, pour le moment.
La peur n’est pas oubliée pour autant. L’incertitude reste le maître mot de ceux qui pensent à l’avenir. Tout va mieux, comparé aux semaines d’octobre ou de novembre, mais difficile de dire que tout va bien.
Le parquet de Port-au-Prince a un nouveau commissaire à sa tête. Les avocats ont cessé leur arrêt de travail. La police a retrouvé sa sérénité. Le climat sécuritaire est apaisé, ces jours-ci.
Les gangs ont cependant toujours leurs armes. Le massacre de La Saline n’a toujours pas d’explication officielle. Aucun plan n’est annoncé pour donner à la justice son lustre. On peut dresser le bilan d’hier, rares sont ceux qui veulent parier sur ce que sera demain.
Les promesses se sont multipliées au sujet de PetroCaribe et de ses milliards qui suscitent cent milliards de questions pour savoir où ils sont passés. PetroCaribe devrait retenir toute l’attention des plus hautes autorités, mais on a comme l’impression que la vérité est au fond d’un puits sans fond.
Les Petrochallengers ont repris du service. Ils redonnent de la voix. S’installent devant les locaux de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif. Ils ne vont pas dormir pour se rappeler au bon souvenir de ceux qui doivent faire fonctionner nos institutions.
Haïti respire. Nous sommes en rémission. Le malade n’est pas guéri de ses maux, d’aucune de ses maladies. Haïti va mieux. Le pays ne va pas bien. Chacun doit s’en souvenir.

Frantz Duval
Auteur


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