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Gilets jaunes : Emmanuel Macron, « pompier » ou « pyromane » ?

lundi 3 décembre 2018 par Charles

REVUE DE PRESSE. « Comment en sortir ? » La question est sur toutes les lèvres dans l’attente de la réaction du président de la République. Par Le Point.fr (avec AFP)

C’est une crise sans précédent pour le quinquennat d’Emmanuel Macron. La presse enjoint ce lundi au président de « trouver les mots et les réponses » à la colère populaire. Comme l’écrit Stéphane Albouy dans Le Parisien : « Emmanuel Macron se doit de trouver les mots et les réponses concrètes de nature à apaiser le pays. » « La France sous le choc attend des réponses. Le président de la République doit trouver une issue à un conflit qui s’éternise », affirme également Le Figaro à la une.
Libération affiche, de son côté, un président « submergé » et noyé dans le jaune. Son directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, juge que le président « a le choix entre deux rôles : celui du pompier et celui du pyromane ». « La France peut-elle affronter les défis du siècle qui commence sans y associer le peuple ? » s’interroge-t-il.

A la une de « Libé » lundi 3 décembre : submergé

Violences à Paris, mobilisation en province : l’exécutif semble tétanisé face à un mouvement des « gilets jaunes » qu’il ne parvient pas à enrayer et qui menace de déborder.
https://www.liberation.fr/liseuse/publication/03-12-2018/1/
« Comment ça s’éteint, ce truc ? », s’exclame un Macron en pompier dans le dessin de Kak à la une de L’Opinion. « Aucune idée », lui répond un Gilet jaune. L’éditorialiste Olivier Auguste pense que « la pression ne retombera pas sans un geste fort, compréhensible, immédiat sur ce qui a été le déclencheur du mouvement : le trop-plein fiscal.
Pour les oppositions, cela veut dire cesser de jouer avec des allumettes autour d’un bûcher que toutes les majorités ont contribué à ériger : la France n’est pas devenue le pays le plus taxé d’Europe du jour au lendemain ! Wauquiez, Mélenchon ou – cynique en chef – Hollande seraient plus responsables à reconnaître ces responsabilités et à contribuer à des solutions qu’à appeler de façon plus ou moins ambiguë à empêcher le président. (Le parti lepéniste n’a jamais exercé le pouvoir mais se place dans la même ligne dépensière). »

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Si la question de l’issue fait le tour de la presse, les réponses envisagées divergent. Ainsi, dans L’Humanité, la une clame : « Seule réponse possible : la justice sociale. » Le directeur du quotidien communiste, Patrick Le Hyaric, considère que le pouvoir doit répondre « concrètement, notamment par l’augmentation des salaires et par la justice fiscale. » Dans La Croix, Guillaume Goubert pense qu’une des solutions serait de « refonder la fiscalité ». Pour l’éditorialiste du quotidien catholique, il faut « mettre fin aux violences et amorcer une sortie de crise par le dialogue ».
« Il va falloir aller vite »
Au milieu des questionnements et des revendications, on trouve « Emmanuel Macron, la cible numéro un des Gilets jaunes » qui « se met en seconde ligne », regrette Cécile Cornudet dans Les Échos. « Le chef de l’État cherche à faire retomber la pression qui le vise. Tout comme il espère encore sauver sa ligne économique et, partant, la suite de son quinquennat », analyse-t-elle. « Le gouvernement ne peut plus se contenter de répéter qu’il garde le cap. Il doit écouter le sage Gérard Larcher, qui rappelle qu’en navigation, garder le cap, c’est aussi avoir l’intelligence des situations », tranche Bruno Dive dans Sud-Ouest. « Quand un pouvoir déplore de ne pas savoir à qui parler ni comment parler, c’est qu’il a perdu la faculté de comprendre », assène Pierre Fréhel dans Le Républicain lorrain.
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« Il va falloir aller vite. Parler juste, faire simple mais bien », conclut Géraldine Baehr de L’Union et L’Ardennais, en rappelant que le pouvoir a « cinq jours pour sortir de la crise » avant peut-être de nouvelles manifestations samedi. « Le président de la République n’a plus d’autres choix que de mettre sur la table des mesures concrètes », estime Yann Marec du Midi libre, « sans quoi, l’Acte 4 de la révolution en marche pourrait faire mal au pays », prévient-il.


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