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Mondial de volley : le nouveau défi de Stéphane Antiga

vendredi 29 août 2014

Jeune retraité, Stéphane Antiga, l’un des meilleurs volleyeurs français de l’histoire, s’est lancé un nouveau défi : mener sur le toit du monde la Pologne qu’il guidera lors du Mondial-2014, qui débute samedi à Varsovie.

L’ancien réceptionneur-attaquant des Bleus (306 sélections) a pris les rênes de la sélection polonaise au printemps après avoir terminé sa carrière en beauté en gagnant un cinquième titre de champion de Pologne, avec son dernier club, Belchatow.

"Là-bas, c’est une méga-star. Les gens l’adorent", souligne le pointu de l’équipe de France Antonin Rouzier, qui a évolué lui aussi en Pologne et a côtoyé Antiga en équipe nationale.

"C’est un très grand joueur, vraiment respecté là-bas où il a gagné beaucoup de titres", renchérit Nicolas Maréchal, qui évolue à Jastrzebie, dans la Voïvodie de Silésie.

Adulé en Pologne, Antiga détient le plus beau palmarès du volley français. Dans son armoire à trophées trônent notamment une Ligue des champions (2001 avec le Paris Volley), la plus prestigieuse compétition européenne de clubs, sept titres de champion de France et deux d’Espagne.

Ne lui manque finalement qu’une consécration en sélection tricolore avec laquelle il a conquis deux médailles d’argent à l’Euro (2003, 2009), disputé une finale de Ligue mondiale (2006) et obtenu une troisième place au Mondial (2002).

A 38 ans, le grand blond aurait pu prolonger sa carrière de joueur d’une année, mais la proposition de la fédération polonaise, qui cherchait un nouvel entraîneur après le limogeage de l’Italien Andrea Anastasi, l’a séduit.

Le natif de Suresnes, en région parisienne, n’avait jusque là aucune expérience d’entraîneur. "Après le titre avec Belchatow, la transition a été brutale. J’étais tout de suite dans le grand bain avec le tournoi de qualification à l’Euro, qui s’est bien passé. C’est un métier prenant mais super passionnant. J’en apprends tous les jours", explique Antiga, qui a choisi pour assistant Philippe Blain, son ancien sélectionneur chez les Bleus.

"Philippe, c’est quelqu’un en qui j’ai confiance, ajoute-t-il. Notre collaboration se passe très bien. On fonctionne très souvent en véritable binôme."

Dans le monde du volley-ball, la nomination d’Antiga à ce poste a plus ou moins étonné. Le réceptionneur de l’équipe de France Earvin Ngapeth, dont les rapports avec Antiga étaient conflictuels lors du Mondial-2010, a été l’un des premiers surpris : "Que l’on fasse appel à Philippe, je comprends mais Stéphane n’a aucune expérience d’entraîneur. En même temps cet homme est tellement malin que cela ne m’étonne qu’à moitié."

- Grosse pression -

En Pologne, pays où le volley est roi, l’ancien joueur du PUC a la lourde tâche de faire retrouver les sommets à une équipe qui a cumulé les échecs lors des précédentes compétitions.

Pour l’intéressé, le plus difficile dans ce métier "est de faire des choix". Antiga a dû en faire un, lourd de symbole, en écartant la grande star Bartosz Kurec, qu’il a jugé "pas à son meilleur niveau".

"C’est à double tranchant. Si ça marche, on dira qu’il est un génie. Si la Pologne échoue, les gens diront qu’il s’est trompé en se passant de Kurec", analyse Maréchal.

Antiga a eu un petit aperçu de la pression qui l’attend, cet été lors de la Ligue mondiale, compétition où la Pologne s’est classée huitième.

L’ancienne gloire des Bleus, habitué aux ambiances surchauffées des salles polonaises, vivra un vrai baptême du feu samedi lors du match d’ouverture du mondial face à la Serbie, devant 62.000 spectateurs, réunis au stade national de Varsovie.


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