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Direction générale de la Police nationale « Il n’y aura pas de police universitaire ni de police parlementaire ni municipale… »

mercredi 31 janvier 2018

National -

« Il n’y a qu’une seule force de police. C’est la Police nationale d’Haïti (PNH). » Le directeur général de la PNH ne lésine pas sur ce principe. Michel-Ange Gédéon est formel sur un point : Il n’y aura pas de police universitaire ni police parlementaire encore moins de police municipale comme le veulent certains maires. Toutefois, le chef de la police a un plan pour aider à sécuriser l’Université d’État et un plan pour la formation d’une unité spéciale chargée de sécuriser le Parlement.

Certains professeurs et étudiants plaident pour la création d’une police universitaire. Au Parlement, des parlementaires ont déjà entamé les réflexions sur la formation d’une police parlementaire. Certains maires quant à eux ont déjà mis sur pied ce qu’ils appellent la police municipale. Rien de tout cela ne sera possible. La seule force de police sur le territoire, c’est la Police nationale d’Haïti, a soutenu le directeur général de la PNH.
Michel-Ange Gédéon, dans une interview accordée au Nouvelliste, a toutefois indiqué que la police nationale peut aider dans la formation de maniement de bâtons et des tactiques défensives d’une équipe pour sécuriser l’université, mais pas dans le maniement d’armes à feu. « Je ne vois pas l’utilité de gens armés dans une université », a-t-il dit. Cependant, le policier a souligné que, à la demande des responsables de l’université, les agents de police peuvent intervenir dans les facultés.
S’agissant de la présence de policiers la semaine dernière dans les facultés des Sciences humaines et de l’Ethnologie, la police nationale répondait à une demande des responsables de l’université qui ont évoqué un texte de loi pour soutenir leur demande. Conjointement avec le parquet, la police a envoyé des éléments dans ces facultés, a précisé Michel-Ange Gédéon. « Le droit sans la force est nul, la force sans le droit est tyrannique », a-t-il dit.
Il n’y aura pas non plus de police parlementaire, a soutenu le patron de la police nationale. En revanche, il a rappelé que, dans le Plan 2017-2021 de la PNH, il est prévu la formation d’une unité générale pour la sécurité du Palais législatif de même qu’il y a une unité de sécurité du Palais national, une unité de sécurité de la Primature et une unité de sécurité judiciaire. Ils sont des policiers à part entière qui sécurisent ces institutions, a-t-il fait remarquer.
Depuis des années, le Parlement recrute des gens qui participent dans la sécurité de son bâtiment. À un certain moment, il était question de les intégrer officiellement dans un corps spécialisé pour la sécurité du Palais législatif. À ce propos, Michel-Ange Gédéon a fait savoir que ces gens ne pourront pas intégrer automatiquement l’Unité générale de sécurité du Parlement qu’il compte former.
Il a rappelé que, pour intégrer la Police nationale, il faut répondre à certains critères de sélection comme avoir entre 18 et 31 ans, réussir toutes les épreuves, avoir un casier judiciaire vierge, entre autres, pour suivre ensuite la formation qu’a suivie tout policier. « Et là encore, devenu policier, rien ne dit que vous serez affecté au Parlement. On peut vous envoyer n’importe où à travers le pays », a souligné l’officier de police.

Par ailleurs, Michel-Ange Gédéon a dit constater que des mairies veulent constituer leur propre force de police sous l’appellation de police municipale. « C’est dangereux ! », a dénoncé le chef de la police nationale. Quand, aujourd’hui, vous avez une force à votre disposition et demain vous irez aux élections, « vous allez utiliser votre milice à votre avantage. Nous n’allons pas tolérer cette situation de la part de quiconque », a soutenu le patron de la PNH.
Le chef de la Police nationale a déploré le fait que des individus, dont il avait procédé à leur arrestation, ou d’anciens policiers chassés de la PNH pour leur implication dans des activités répréhensibles se retrouvent aujourd’hui chef de sécurité dans certaines institutions. Pour lui, c’est une situation très dangereuse pour la société.
En outre, il a souligné que seule la Police nationale peut donner l’autorisation pour l’achat d’armes à feu à travers le pays.

Robenson Geffrard
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