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Les États-Unis s’interrogent sur la santé mentale de Donald Trump

vendredi 12 janvier 2018

Le président des États-Unis doit passer, ce vendredi, sa première visite médicale. La Maison-Blanche a tenu à rappeler que l’examen ne comportera pas d’expertise psychiatrique. Depuis plusieurs mois, la presse américaine et certains responsables politiques se demandent si Donald Trump a toute sa raison.

La question revient régulièrement au gré des extravagances du 45e président des États-Unis : Donald Trump est-il fou ? Le débat a été relancé en ce début d’année par la sortie du livre Fire and Fury , où le commander in chief est décrit comme un enfant avec des troubles de l’attention. Ces critiques agacent au premier point le principal intéressé. « En fait, dans ma vie, les deux plus grands atouts ont été l’équilibre mental et le fait d’être, genre, vraiment intelligent », a-t-il réagi, se qualifiant au passage de « génie très équilibré ». À l’approche de son premier examen médical, auquel se pliera le président ce vendredi à l’hôpital de Walter Reed, la Maison-Blanche a tenu à préciser que celui-ci ne comportera pas d’expertise psychiatrique.
Ce n’est pas la première fois que la raison d’un président des États-Unis est remise en question. « Reagan est-il sénile ? » titrait notamment, en 1987, le magazine The New Republic lors du second mandat du républicain. Cinq ans après avoir quitté la présidence, l’ex-président sera diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer. L’actuel locataire de la Maison-Blanche, qui revendique régulièrement cette filiation, n’a pas manqué de soulever la comparaison. « J’ai dû supporter les fake news dès le premier jour où j’ai annoncé ma candidature à la présidence. Maintenant, je dois supporter un fake book (faux livre, NDLR), écrit par un auteur totalement discrédité. Ronald Reagan a eu le même problème et l’a bien géré. Moi aussi ! », a ainsi tweeté Donald Trump après la sortie du livre de Michael Wolff, Le feu et la fureur.
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La presse américaine s’est interrogée sur sa santé mentale bien avant son élection. « Pendant la saison des primaires, alors que les accès bizarres de Donald Trump l’ont aidé à écraser la compétition, je pensais qu’il était malin comme un singe. Maintenant, je suis de plus en plus convaincu qu’il est complètement fou », écrivait un chroniqueur du Washington Post au cœur de l’été 2016, soulignant son comportement erratique et plusieurs mensonges éhontés. Loin d’avoir changé d’avis, Eugene Robinson est revenu à la charge en novembre dernier : « Combien de temps allons-nous prétendre que le président Trump est pleinement rationnel ? ». Et de conclure : « Quel que soit le problème, c’est sérieux - et ça empire. »
Narcissisme malfaisant
Plusieurs psychiatres américains du collectif Duty to Warn ont diagnostiqué un syndrome de « narcissisme malfaisant ». « Il fait montre d’impulsivité, d’imprudence, de paranoïa, d’un rapport distancié à la réalité (quand les conséquences de ses actes importent peu), d’accès de rage (quand la réalité ne correspond pas à ce que l’on espérait), d’un manque d’empathie, et d’un besoin irrépressible de plastronner pour compenser des signes intérieurs de faiblesse », résumait le mois dernier dans Le Figaro Bandy Lee, psychiatre à l’université de Yale. Ce diagnostic à distance pose toutefois une question éthique. L’association américaine de psychiatrie préconise de ne pas émettre d’avis sur une personnalité publique sans l’avoir examinée et obtenu son consentement. Cela n’a pas empêché la praticienne d’être reçue, en catimini, par une dizaine d’élus au Congrès début décembre.
Car la situation préoccupe jusqu’à la classe politique. Durant l’été, le Washington Post avait d’ailleurs surpris une conversation à micro ouvert où deux sénateurs, l’un républicain l’autre démocrate, faisaient part de leur inquiétude. Pour trancher une fois pour toutes le débat, un de leur collègue, le démocrate Jamie Raskin, a déposé un projet de loi au Congrès prévoyant la création d’une commission de 11 personnes composée essentiellement de psychiatres et de neurologues. Celui-ci pourrait être appelé à statuer sur la santé mentale du président. Si le président était jugé dans l’incapacité d’exercer ses fonctions, les parlementaires pourraient invoquer l’amendement 25 de la Constitution des États-Unis et transmettre ses pouvoirs au vice-président. Un pareil texte n’a cependant que peu de chance d’aboutir tant que les républicains tiennent le Congrès.
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