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Trump échoue à faire interdire la publication d’un livre explosif

vendredi 5 janvier 2018

Dans cet ouvrage, l’ancien conseiller du président, Steve Bannon, largement cité dans le livre, attaque brutalement Donald Trump et son entourage. Le livre, qui devait sortir le 9 janvier, a été avancé à vendredi après que le président américain a essayé d’en empêcher la publication.
La sortie du livre explosif de Michael Wolff sur la « Maison Blanche Trump », initialement prévue mardi prochain, a été avancée à vendredi, ont annoncé son auteur et son éditeur qui avaient été sommés par les avocats du président de renoncer à la publication. « Et voilà. Vous pouvez l’acheter (et le lire) demain. Merci, monsieur le président », a lancé Michael Wolff dans un tweet.

Au lendemain de la publication d’extraits du livre polémique Feu et fureur : à l’intérieur de la Maison-Blanche de Trump (Fire and Fury : Inside the Trump White House), les avocats du président américain avaient en effet demandé ce jeudi après-midi sa non-publication. Dans une lettre, les avocats de Donald Trump ont dénoncé des compte-rendus « faux/sans fondements » contenus dans ce livre explosif. La Maison-Blanche a, quant à elle, dénoncé « les mensonges ridicules » d’un ouvrage truffé de « ragots de tabloïd ».
Michael Wolff dit s’appuyer sur plus de deux cents entretiens réalisés avec Trump en personne ainsi qu’avec des membres de son entourage proche et de l’administration présidentielle. Dans cet ouvrage, qui détaille les dysfonctionnements de la Maison-Blanche, le président américain est frontalement mis en cause par son ancien conseiller stratégique : le polémique Steve Bannon. L’ex-conseiller à la chevelure poivre et sel dénonce sans détour l’attitude de Donald Trump Jr., fils du président. Jugeant qu’il a commis une « trahison » en rencontrant une avocate russe durant la campagne, il donne de facto du poids à l’enquête en cours du procureur spécial Robert Mueller sur les liens supposés entre Moscou et l’équipe Trump, qui empoisonne la jeune présidence de ce dernier.
L’avocat de Trump a adressé une mise en demeure écrite à Steve Bannon, l’accusant d’avoir rompu un accord de confidentialité et d’avoir tenu des propos diffamatoires
Après la très vive réaction du président américain, qui a accusé Bannon - à ses côtés à la Maison-Blanche pendant six mois - d’avoir « perdu la raison », la riposte judiciaire a été lancée. Son avocat, Charles J. Harder, a tenté de faire interdire la publication du livre. Il a adressé un courrier à son auteur Michael Wolff, et à Steve Rubin, président de la maison d’édition Henry Holt and Co. leur demandant de « cesser immédiatement » sa distribution, évoquant, entre autres, la diffamation. Dès mercredi soir, Me Harder avait adressé une mise en demeure écrite à Steve Bannon, l’accusant d’avoir rompu un accord de confidentialité et d’avoir tenu des propos diffamatoires « à l’encontre de Donald Trump et de membres de sa famille ». Fidèle à son style provocateur, ce dernier a de son côté assuré qu’il soutenait toujours l’ancien magnat de l’immobilier.
Lutte contre les fuites à la Maison-Blanche
« Le président des États-Unis est un grand homme », a affirmé mercredi soir Steve Bannon, quelques heures seulement après le communiqué cinglant dans lequel Donald Trump l’accusait d’avoir « perdu la raison ». « Je le soutiens sans relâche », a ajouté sur Sirius XM radio le patron du très droitier site d’informations Breitbart News. Depuis son départ de la Maison-Blanche l’été dernier, Steve Bannon s’est auto-désigné sauveur du « Trumpisme » face à ce qu’il juge être un dévoiement par les républicains du sérail et les « élites » de Washington.
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L’exécutif américain a dénoncé avec force un livre « truffé d’affirmations fausses ou trompeuses »
Le livre de Michael Wolff raconte en particulier combien la première année au pouvoir de Donald Trump fut marquée d’abord par une forme de « chaos » permanent. Il décrit un président fréquemment reclus dans sa chambre dès 18h30 avec un cheeseburger, les yeux rivés sur ses trois écrans de télévisions, multipliant les appels à un petit groupe d’amis sur lesquels il déverse « un flot de récriminations », allant de la malhonnêteté des médias au manque de loyauté des membres de son équipe. L’exécutif américain a dénoncé avec force un livre « truffé d’affirmations fausses ou trompeuses » de la part d’individus qui n’ont ni accès à la Maison-Blanche ni de véritable influence sur cette dernière.
Hasard du calendrier ou volonté d’envoyer un signal fort à ceux qui, au sein de l’équipe Trump, seraient tentés de raconter aux journalistes les coulisses de la présidence ? La porte-parole de la Maison-Blanche a annoncé ce jeudi que toute personne travaillant à la Maison-Blanche ne pourrait désormais plus utiliser son téléphone portable personnel dans la West Wing, centre névralgique de l’exécutif américain. Sarah Sanders a mis en avant « la sécurité et la protection des systèmes technologiques à la Maison Blanche » pour justifier cette décision qui entrera en vigueur la semaine prochaine.


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