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JO 2018 : la Russie sera-t-elle là ?

vendredi 8 décembre 2017

Le Comité international olympique doit se prononcer sur une éventuelle exclusion de la Russie des prochains Jeux d’hiver pour cause de dopage. Source AFP

La Russie, puissance sportive mondiale accusée de dopage organisé lors des JO de Sotchi en 2014, joue sa survie olympique : le CIO doit se prononcer mardi soir sur sa participation ou non aux prochains Jeux d’hiver de Pyeongchang. Pas moins de 200 journalistes accrédités, dont 40 Russes, attendent le verdict du CIO. La décision de la commission exécutive du Comité international olympique – qui doit être annoncée par le président de l’instance suprême olympique Thomas Bach lors d’une conférence de presse à 19 h 30 locales – suscite un intérêt majeur.
Grande triomphatrice de ses Jeux – 13 titres à l’époque, mais seulement 9 désormais après le retrait pour dopage de 4 titres – la Russie a organisé Sotchi avec emphase à coup de milliards. Mais le pays de Vladimir Poutine paye aujourd’hui le prix d’un système de dopage institutionnalisé, mis au jour en juillet 2016 par le rapport McLaren, commandé par l’Agence mondiale antidopage (AMA). À ce jour, 25 sportifs russes ont été disqualifiés des JO de Sotchi par une commission disciplinaire du CIO, parmi lesquels le double médaillé d’or en bobsleigh (à 2 et à 4) Aleksandr Zubkov ou le fondeur Alexander Legkov, champion olympique du 50 km, l’épreuve reine du ski de fond. La Russie a ainsi d’ores et déjà cédé pour de bon à la Norvège sa première place au classement des médailles, avec au total la perte d’un tiers de ses médailles, soit 11 sur 33.
Arguments de la Russie
Les 14 membres de la Commission exécutive, le gouvernement du CIO, prendront leur décision mardi après-midi. Mais en préambule, ils vont écouter les arguments d’une délégation russe conduite par le président de son comité olympique, Alexander Zhukov, membre du CIO. La double championne du monde de patinage artistique Evgenia Medvedeva prendra également la parole. Le président russe Vladimir Poutine s’est chargé d’accentuer la pression : « Il y a deux options : forcer la Russie à participer sous drapeau neutre ou ne pas l’autoriser du tout aux Jeux olympiques. » « Les deux constituent une humiliation pour le pays », estime le président pour qui l’absence de la Russie « ferait du mal au mouvement olympique ».
Au sein d’un mouvement olympique où historiquement le poids de la Russie a toujours été conséquent, le CIO peut-il être sensible à de tels avertissements ? Au vu des conclusions accablantes du rapport McLaren, deux options s’offrent de fait à l’instance. La première : une interdiction totale de participation aux JO, comme l’avait décidé le Comité international paralympique avant les JO de Rio... contrairement au CIO. La deuxième : autoriser les sportifs russes dits « propres » à participer sous drapeau neutre, ce que Moscou ne souhaite pas. C’est ce qu’avait acté le CIO pour les épreuves d’athlétisme de Rio.
La sécurité en question
À la mi-novembre, la décision de l’AMA de maintenir la suspension de l’agence russe antidopage (Rusada) prononcée deux ans plus tôt ne plaide pas en faveur d’une décision clémente. Pas plus donc que les 25 disqualifications prononcées à ce jour par la commission Oswald, qui a entendu les sportifs impliqués dans le dopage organisé en vigueur à Sotchi 2014. Un chiffre qui peut encore évoluer dans les jours à venir. Autre sujet de préoccupation pour le CIO, directement en lien avec ces Jeux de Pyeongchang : les tensions géopolitiques dans la région résultant des tirs de missiles successifs de la Corée du Nord, dont la frontière se trouve à 80 km du site des Jeux.
Jeudi, après le dernier tir d’un missile balistique intercontinental, le ministre sud-coréen de l’Unification a dit craindre que la Corée du Nord ne porte un « coup fatal » aux JO d’hiver de Pyeongchang en tirant par exemple un nouveau missile avant leur ouverture le 9 février. Alors qu’une traditionnelle trêve olympique a été signée le 13 novembre sous l’égide de l’ONU, le CIO, qui a répété inlassablement qu’il n’existe « pas de plan B », reste « en contact permanent avec le gouvernement sud-coréen » dont « la position concernant la sécurité durant les Jeux de Pyeongchang n’a pas changé ».


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