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Pour aller au Chili, les Haïtiens vont-ils devoir passer par la République dominicaine ?

lundi 2 octobre 2017

Un différend entre les autorités aéronautiques du Chili et d’Haïti a provoqué la suspension jusqu’à nouvel ordre des vols directs entre Port-au-Prince et Santiago. Rejoindre la capitale chilienne coûte plus cher dorénavant avec la possible route qui passe par la République dominicaine.

National -

Les abords de l’aéroport international Toussaint Louverture étaient clairsemés ce dimanche en fin de matinée. Pas de longues files ni l’affluence habituelle des compatriotes en partance pour le Chili. A l’intérieur, dans la grande salle d’enregistrement, le spectacle n’est pas différent. Et pour cause, la compagnie aérienne chilienne, Latin American Wings (LAW), qui effectue 9 vols par semaine, en général, n’opère pas de vol commercial les dimanches.
Outre ce planning hebdomadaire, la date du 1er octobre était décisive pour le transporteur chilien. En effet, elle marque la fin de l’ultimatum lancé par l’Office national de l’aviation civile (OFNAC) à son homologue chilien à qui l’organisme haïtien demande par réciprocité d’accorder une exception à la ligne Sunrise avant de renouveler le permis de vol de LAW. Pour le moment, le Chili refuse de faire une dérogation pour Sunrise Airways, une compagnie haïtienne qui ne peut pas respecter les normes aéronautiques du chiliennes. En attendant un dénouement, Haïti ne donne plus de permis de vol à LAW en représailles.

Contactés ce dimanche par la rédaction, les responsables de la compagnie aérienne chilienne ont fait savoir que la situation n’a pas évolué et que les personnes qui ont déjà acheté leur billet d’avion peuvent passer par la République dominicaine et elles bénéficieront d’un discount. En d’autres termes, avec les passagers de LAW redirigés vers la République voisine, Haïti va perdre des taxes et des revenus. Sur ces quatre dernières années, plus de 80 000 Haïtiens ont atterri sur le territoire chilien. Désormais, pour aller au Chili à partir de Port-au-Prince, il ne reste que l’option Copa Airlines en passant par le Panama.
Aucun responsable de LAW était en vue ce dimanche. Et le comptoir du transporteur aérien était désert. Dans une interview exclusive accordée au journal en milieu de semaine, José Manuel Rebolledo, président du conseil d’administration de LAW, avait fait savoir qu’auparavant les permis délivrés par l’OFNAC étaient renouvelés sans aucun problème tous les 30 jours. « Nous ne comprenons vraiment pas pourquoi le marché doit attendre le dénouement de cette affaire et les passagers souffrent en attendant que les autorités concluent un accord », a-t-il regretté, prétendant que sa compagnie consent des dépenses mensuelles supérieures à 500 000 dollars américains en Haïti.
Pour sa part, le patron de Sunrise Airways, Philippe Bayard, joint par le journal, a estimé « injuste » « l’inflexibilité » des autorités chiliennes à accepter que sa compagnie connecte Port-au-Prince à Santiago, au Chili, sur une base régulière comme le fait la compagnie chilienne LAW avec deux vols par jour. Les autorités chiliennes avaient donné à Sunrise l’autorisation d’effectuer 18 vols pendant l’année qui n’a pas été renouvelée.
Alors que Sunrise ne peut pas trouver de permis pour relier Haïti et le Chili, en plus de LAW, une autre compagnie chilienne a visité les bureaux de l’Office national de l’aviation civile en Haïti pour obtenir le droit de desservir la desserte Santiago-Port-au-Prince, avait appris Le Nouvelliste.

Patrick Saint-Pré
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