MosaikHub Magazine

Les Américains s’inquiètent des tensions entre leur pays et la Corée du Nord

jeudi 10 août 2017

Les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord effraient de plus en plus la population américaine. Médias, internautes, mais aussi pouvoirs publics se préparent au pire.

« Le feu et la furie. » C’est ce que Donald Trump a promis à Kim Jong-un si celui-ci en venait à menacer à nouveau les Etats-Unis. Une escalade rhétorique qui commence à troubler le pays nord-américain, d’autant que des experts affirment que le missile testé par la dictature serait capable d’atteindre la Côte ouest.
Les autorités hawaïennes ont ainsi été les premières à se munir d’un guide de survie en cas d’attaque nucléaire. Il faut dire que l’Etat est en première ligne, comme le souligne dans une interview à CNN, Vern Miyagi, le directeur de l’agence hawaïenne de gestion de crise : « Le commandement des forces américaines du Pacifique prendrait cinq minutes pour identifier un lancement et la direction du missile, ce qui signifie que la population disposerait de quinze minutes pour trouver un abri. Ce n’est pas beaucoup de temps, mais c’est suffisant pour laisser une chance de survivre. » Les habitants sont désormais invités à stocker des denrées pour tenir au moins quatorze jours (au lieu de sept jours pour des catastrophes naturelles). Miyagi tient un discours pour le moins alarmant :
« Vous n’avez pas le temps d’appeler votre femme, vos enfants, votre mari pour les rejoindre et chercher un abri. »
L’inquiétude touche progressivement le continent. Le sénateur républicain alaskien Dan Sullivan a ainsi fait part à la chaîne Fox News de sa crainte d’une attaque ciblant le territoire du Nord. « L’Alaska est la pierre angulaire de notre système de défense contre les missiles. » En effet, l’Etat abrite plusieurs bases de lancement, le Pacific Spaceport Complex, autrement appelé Kodiak Launch Complex, et deux bases militaires aériennes (Eielson, Elmendorf). « Nous devons nous assurer que nous avons la technologie et la connaissance pour ce qui pourrait se produire », a conseillé le gouverneur Bill Walker. En juillet, le Pentagone a confirmé avoir réussi un test de d’interception de missile, réalisé en Alaska (au Fort Greely). Mais, selon ABC News, le taux de réussite de ce système de défense n’atteindrait que les 50 %.
San Francisco, pas prête en cas d’attaque
A San Francisco, la presse relaie la confusion dans laquelle évoluent les services d’urgence de la baie. Dans le journal San Francisco Chronicle, le directeur adjoint du service local de gestion de crise admet n’avoir aucune idée de la conduite à suivre.
« Je ne sais pas si on fait les choses comme il faut. Un missile balistique intercontinental est un nouveau sujet d’inquiétude en termes de prévention nucléaire. Nos efforts jusqu’ici s’étaient concentrés sur un scénario dans lequel un individu déclencherait une bombe sur le Golden Gate. »
Un journal concurrent, San Francisco Gate, propose quant à lui une liste de consignes, allant jusqu’à diffuser une infographie publiée par plusieurs ministères – dont celui de la défense, de la sécurité intérieure, la commission de régulation nucléaire et la NASA – indiquant quel bâtiment apporte le plus de protection, vis-à-vis des retombées d’une explosion, en fonction de ses matériaux de construction.
Les internautes américains sont visiblement tout aussi soucieux. Sur Google, la phrase « comment survivre à une attaque nucléaire » (« how to survive a nuclear attack ») a été huit fois plus recherchée aux Etats-Unis entre le 30 juillet et le 5 août par rapport à la période allant du 16 au 22 juillet, particulièrement à Hawaï, qui se trouve à seulement 7 500 km de Pyongyang. Quant aux vidéos de youtubeurs dispensant leurs astuces de survie, elles ont vu leur nombre de vues exploser. Et nombreux sont les usagers de la plateforme qui ironisent, tout en fustigeant la politique offensive de Donald Trump.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie