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Bachar Al-Assad affirme que l’attaque chimique est « une fabrication » de l’Occident

jeudi 13 avril 2017

Le président syrien a démenti toute implication dans l’attaque de Khan Cheikhoun, arguant que son régime ne possédait plus d’armes chimiques depuis 2013.

Quelques jours après l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, en Syrie, et les représailles américaines, le président syrien, Bachar Al-Assad, a affirmé, dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 12 avril, que celle-ci était totalement fabriquée.

« Il s’agit pour nous d’une fabrication à cent pour cent (…) Notre impression est que l’Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu’il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l’attaque » américaine du 7 avril — la première en six ans de guerre — contre une base aérienne, a dit M. Assad.

Une « allégation crédible »

L’attaque chimique, dont des images de personnes saisies de convulsions ont choqué le monde, a causé le 4 avril la mort de 87 civils, dont 31 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Jeudi, des experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui ont analysé les informations disponibles et dressé des « évaluations préliminaires », ont affirmé que l’attaque chimique était « une allégation crédible ».

« Les seules informations dont dispose le monde jusqu’à présent sont celles publiées par la branche d’Al-Qaida », a jugé le chef de l’Etat syrien, en référence au groupe djihadiste Fateh Al-Cham, actif dans la région.

Le président syrien a aussi fait savoir qu’il accepterait uniquement une enquête « impartiale ». « Nous allons œuvrer [avec les Russes] en vue d’une enquête internationale. Mais elle doit être impartiale. Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu’elle ne sera pas utilisée à des fins politiques », a-t-il dit.

Mercredi à l’ONU, le Kremlin a pourtant mis, pour la huitième fois depuis 2011, son veto à un projet de résolution demandant l’ouverture d’une enquête internationale sur l’attaque chimique de la ville de Khan Cheikhoun.

Dénonçant le contenu de l’entretien accordé par Bachar Al-Assad, la diplomatie américaine a jugé que l’attaque chimique en Syrie était un « crime de guerre ». « Malheureusement, c’est du Assad typique. Il tente de balancer des fausses informations, de semer la confusion, a condamné le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner. Franchement, c’est une tactique que nous avons vue aussi dans la passé de la part de la Russie. » Et d’insister, à propos de l’attaque chimique imputée au régime syrien : « Ce n’est pas seulement une violation des lois de la guerre, mais c’est, nous le pensons, un crime de guerre. »

« Puissance de feu »

Bachar Al-Assad affirme également dans l’entretien à l’AFP que son régime ne possède plus d’armes chimiques : « Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (…) Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées. »

En 2013, une attaque chimique à la Goutha, dans la banlieue de Damas, émut le monde entier et engendra un grand nombre de réactions de la communauté internationale. François Hollande exprima même alors son souhait d’intervenir en Syrie, en collaboration avec les Etats-Unis, avant d’y renoncer.

Interrogé sur la première frappe américaine visant des positions du régime depuis le début du conflit, en 2011, M. Assad répond : « Notre puissance de feu, notre capacité à attaquer les terroristes [l’opposition syrienne] n’a pas été affectée par cette frappe. » Et s’en prend aux pourparlers de Genève relancés le 23 février sous l’égide de l’ONU :

« Les Etats-Unis ne sont pas sérieux [dans la recherche] d’une solution politique quelconque. Ils veulent utiliser le processus politique comme un parapluie pour les terroristes [l’opposition syrienne]. »

Aucun mot, en revanche, sur les discussions engagées, lundi 13 mars, à Astana (Kazakhstan) par son allié russe, l’Iran et la Turquie.


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