MosaikHub Magazine

Faits alternatifs, fake news, post-vérité… petit lexique de la crise de l’information

jeudi 26 janvier 2017

La campagne du « Brexit » et l’élection de Donald Trump ont propulsé de nombreux nouveaux termes, qui témoignent de la crise moderne de confiance dans les faits.

Ils ont envahi le débat public en quelques mois – et parfois même en quelques jours seulement. A l’image de « post-vérité », intronisé mot de l’année 2016 par Oxford, tous ces nouveaux termes traduisent la crise des médias traditionnels qui a caractérisé la dernière campagne électorale américaine. Au point de parfois occulter d’autres termes plus anciens, qu’ils sont en train de remplacer. Petit guide de survie dans le vocabulaire des faux-semblants.

« - Vous voyez ce cheval ? Dites-moi ce que c’est.
- C’est un cheval.
- Non, c’est un vaisseau spatial. »
A travers tout un dialogue à la Alfred Jarry, le quotidien britannique The Guardian s’est amusé lundi 23 janvier à caricaturer les alternative facts, ou « faits alternatifs », ce concept inauguré la veille sur NBC par Kellyanne Conway, la conseillère à la Maison Blanche de Donald Trump.

Celle-ci tentait de justifier le fait que le porte-parole du 45e président des Etats-Unis, Sean Spicer, ait affirmé la veille que « sa cérémonie d’investiture fut la plus grande en termes d’audience », alors que les photos de l’événement montrent le contraire. La veille, Donald Trump avait également affirmé que la pluie avait cessé dès qu’il avait commencé son discours d’inauguration et que le soleil avait suivi – affirmation contraire aux faits, comme l’a rappelé entre autres The Independant. « Je pense que parfois nous pouvons être en désaccord avec les faits », a affirmé Sean Spicer lors d’une conférence de presse le 23 janvier. Donald Trump s’est de son côté dit « actuellement en guerre contre les médias, [qui] font partie des êtres humains les plus malhonnêtes de la planète », dans un discours à la CIA.

Le « fait alternatif », terme orwellien s’il en est, a été très critiqué par la presse américaine, qui y voit à la fois une stratégie pour affaiblir les médias comme contre-pouvoir, et une inquiétante menace pour la démocratie. « Tout ce que pouvons faire est de monter à la barre et le dire de manière simple et sans équivoque : un mensonge, c’est un mensonge, c’est un mensonge ! », a souligné sur Facebook le journaliste vétéran Dan Rather.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie