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Bras de fer entre le Sénat et le ministre de la Justice sur le dossier de Guy Philippe ?

lundi 9 janvier 2017

National - « Ce n’est pas que Guy Philippe qu’on a humilié, mais c’est tout le peuple haïtien qu’on a humilié », persifle, la voix preque éraillée, Jean-Renel Sénatus. Au Sénat, 24 heures après l’arrestation suivie du transfert aux États-Unis du sénateur élu de la Grand’Anse, les langues se délient. Ce n’est pas que le sénateur de l’Ouest qui s’en offusque.

Andris Riché, lui, croit que c’est un camouflet pour les institutions démocratiques. Mais ce n’est pas que ça. Le Grand corps, cherchant à y voir clair, a invité, par la voix de son président, le ministre de la Justice à s’expliquer par-devant la commission Justice. Ce dernier, pris dans l’engrenage d’une rencontre au Palais national, n’a pas pu répondre à l’appel.

Le ministre de la Justice, appelé à éclaircir les « circonstances, la légalité et la déportation présumée du sénateur élu » devant les sénateurs, parle d’un « conflit d’agenda », d’une « prise de connaissance tardive de la correspondance de Ronald Larèche ». Dans sa correspondance responsive, il indique qu’il était ce vendredi dans « une rencontre sur la poursuite du processus électoral et la sécurité globale au Palais national », lorsque son bureau a reçu l’invitation. Camille Edouard Jr sollicite un report de la rencontre. « Par rapport aux faits évoqués, un rapport circonstancié vous sera acheminé à partir des premiers briefings reçus des services compétents », a-t-il conclu dans sa correspondance acheminée vendredi vers 15 heures au président du Sénat, Ronald Larèche.

Sur le Bicentenaire, en off, des parlementaires n’arrivent pas encore à comprendre la naïveté du sénateur élu qui devrait prêter serment ce lundi 9 janvier, avant la tenue de l’Assemblée nationale. Le dernier numéro du Nouvelliste sous les yeux, un parlementaire croit qu’avec cette photo, où l’on voit Guy Philippe au milieu de quatre hommes armés, mitraillette en bandoulière, le maître de Pestel s’est tiré une balle dans les pieds. Un autre, dans un aparté d’une allure très détendue avec des journalistes, évoque une « erreur stratégique ». « Il a fallu qu’il fasse la différence entre un sénateur élu et un sénateur en fonction. S’il l’avait fait, c’est plus qu’évident qu’il n’allait pas se faire avoir si facilement », estime-t-il, sarcastique.


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