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Après la tempête, donner une seconde vie aux arbres déracinés

jeudi 8 décembre 2016

Et si une partie des dégâts causés par le passage de l’ouragan Matthew devenait source de création ? Difficile à croire, sauf pour le sculpteur Kédor Tam Ouseul Auguste. Sa nouvelle inspiration : les arbres déracinés qui lui permettent « d’exploiter cette nouvelle richesse » en créant des pièces de mobilier uniques.


Sans vouloir heurter les sensibilités des familles sinistrées qui l’entourent, le fondateur du Standard Artisanal Atelier (SAADH) de Camp-Perrin a, en quelque sorte, décidé de transformer une catastrophe en opportunité. « Évidemment, personne n’a souhaité que ça arrive. C’est une activité éphémère pour moi et je veux la réaliser dans le respect », explique-t-il en entrevue.

Sa démarche artistique consiste à examiner les racines de l’arbre pour faire émerger l’oeuvre qui s’y cache. C’est ainsi qu’il a réussi à concevoir des tables au design exceptionnel, à tailler de longues chaises au look traditionnel ou encore à créer des pieds de lampe originaux. En guise de compensation, il a versé jusqu’à 4500 HTG à une vingtaine de propriétaires d’acajous, de taverneaux ou de cèdres qui ont rendu l’âme au plus fort de la tempête.

À titre indicatif, le prix d’une table peut varier entre 30 000 et 35 000 HTG et les chaises, de 25 000 à 30 000 HTG. Au cours des prochaines semaines, M. Auguste envisage de présenter ses œuvres « Made in Haiti » au public et offrir, du même coup, une formation à ceux et celles qui voudraient apprendre à travailler le bois.

Exploiter les richesses locales

L’artisan a mérité le titre d’entrepreneur de l’année Digicel en 2015 dans la catégorie industrie. Selon lui, c’est son désir d’exploiter les richesses locales qui lui a valu cet honneur. Depuis 2010, son entreprise s’est spécialisée dans la sculpture du marbre. Sa production-phare est celle des lavabos, en vente dans plusieurs magasins de Port-au-Prince, dont Euroceram Plus. On peut remarquer aussi son œuvre dans les salles de bains de l’hôtel Marriott.

D’où est née cette passion pour la sculpture ? Lorsqu’enfant, M. Auguste a offert en cadeau sa première œuvre d’art en cadeau à sa mère. Et petit à petit, l’idée de vouloir faire une différence en Haïti a germé. « On vit dans un pays pauvre, mais on ne prend pas assez d’initiatives. Il y a beaucoup de carrières ici qui restent inexploitées », conclut celui qui rêve de voir son entreprise s’installer dans d’autres régions.

Pour plus d’informations sur les œuvres de Kédor Tam Ouseul Auguste, on peut consulter le site www.kedorhaiti.com

AUTEUR

Josianne Desjasdins josianne.desjardins@gmail.com
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