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Fidel Castro : Ségolène Royal appelle au "respect" le jour des funérailles

lundi 5 décembre 2016

Des propos qui font polémique : sur place, la ministre de l’Écologie a contesté les violations des droits de l’homme reprochées au régime cubain.

Source AFP

La numéro trois du gouvernement français, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, a salué samedi à Santiago de Cuba la mémoire de Fidel Castro, « un monument de l’histoire », rejetant les accusations de violations des droits de l’homme à son encontre. « C’est un monument de l’histoire, d’abord, Fidel Castro » et « c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France », a-t-elle déclaré à des journalistes français peu après son arrivée à Cuba, où elle devait assister samedi soir à une cérémonie d’hommage au « Comandante », puis à ses funérailles en cercle plus restreint dimanche.

Ségolène Royal a estimé que la polémique suscitée par ses propos sur le régime cubain était « déplacée », appelant au « respect » le jour même des funérailles de Fidel Castro. « Je pense que cette polémique n’a pas lieu d’être. Le jour des funérailles, je pense qu’il y a un respect à avoir à l’égard de tout un peuple et de tout un pays qui est en train justement de s’ouvrir et d’évoluer », a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP. « Ces polémiques sont particulièrement déplacées le jour des funérailles », a-t-elle insisté, se présentant comme « une voix de la réconciliation, une voix de la paix ».

Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a déclaré que « ce problème-là doit être réglé, effectivement », avant d’ajouter : « D’ailleurs, dans le cadre de l’accord entre l’Union européenne et Cuba, ce problème sera posé. »

« Pas à donner de leçons »

La veille au soir, face à plusieurs journalistes français, la numéro trois du gouvernement avait affirmé : « Écoutez, il y a beaucoup de désinformation. Ce que j’observe, c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais », a-t-elle dit. « Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques. À ce moment-là, on pourra faire quelque chose », a-t-elle ajouté.

Ségolène Royal est le seul membre d’un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l’occasion de la semaine de deuil national consacrée à l’ex-président cubain, décédé le 25 novembre à 90 ans. « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eu pendant la Révolution française », a-t-elle estimé. Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a souligné, au contraire, l’existence sur l’île d’« une liberté religieuse » et d’« une liberté de conscience ».

« Donc, il faut savoir regarder les choses positivement, même si ça dérange », a-t-elle ajouté, estimant que « la France n’a pas à donner de leçons » à Cuba. « Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté et une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’homme », a-t-elle conclu.


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