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Le pays va organiser la première élection où tout le monde a la même chance de gagner, selon Jocelerme Privert

vendredi 18 novembre 2016

Il faut apprendre à gagner sans fanfaronnade et apprendre à perdre avec respect, a lancé le chef de l’État haïtien à l’endroit des candidats qui vont s’affronter lors des élections du dimanche prochain. En participant à l’émission Panel Magik, sur les ondes de Radio Magik 9, jeudi, Jocelerme Privert a juré qu’aucun candidat ne pourra bénéficier d’aucun coup de pouce du pouvoir en place. Il a en ce sens révélé que c’est la première fois que nous allons avoir une élection où tout le monde a la même chance de gagner. Jocelerme Privert dit planer au-dessus de la mêlée.

Ma position personnelle en matière de violence est « tolérance zéro ». Le président provisoire a répondu ainsi à une question de Roberson Alphonse après les déclarations de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide qui faisaient craindre des actes de violence lors des élections et qui avaient provoqué tout un tollé. Sans vouloir commenter les déclarations du leader du parti Fanmi Lavalas en tant que telles, le chef de l’État précise que c’est le décret électoral qui fixe les comportements de chaque candidat et de chaque électeur. Autant que je sache, note-t-il, le Conseil électoral avait convoqué le candidat, qui avait répondu à sa convocation. Ce qui voudrait dire pour lui que le candidat reconnaît l’autorité de l’institution électorale. « Le Conseil électoral est chargé d’appliquer le décret électoral, je ne vais pas m’interférer », tranche-t-il.

Jocelerme Privert rejette les accusations qui le lient à un candidat ou à un autre dans le processus électoral. « Je suis au-dessus de la mêlée », affirme le président provisoire qui, pour s’assurer de se bien faire comprendre, ajoute : « Je suis neutre par rapport au déroulement du processus électoral ». Jocelerme Privert, qui affirme avoir rencontré les principaux candidats dans la course, révèle que « c’est la première fois que nous aurons une élection où toutes les chances sont égales pour tout le monde parce que l’exécutif a choisi de ne pas s’immiscer dans le processus électoral ». Il précise qu’aucun avantage n’a été accordé à un candidat en particulier. Dans ce pays où personne n’accepte le statut de perdant lors d’une compétition, l’ex-sénateur a une recommandation. « Il faut apprendre à gagner sans fanfaronnade et apprendre à perdre avec respect ». Que le meilleur gagne ! souhaite-t-il. Pour le président de la République, seule la population doit pouvoir décider avec son bulletin « qui va gagner ou qui va perdre ». Ce n’est pas au président de donner un coup de pouce à un candidat pour gagner les élections, réaffirme-t-il.

Le président de la République a rencontré cette semaine les commissaires de gouvernement des dix-huit juridictions du pays, les délégués départementaux ainsi que le haut état-major de la police nationale en vue de passer les consignes sur les comportements à adopter lors des prochaines élections. Ils doivent garder leur distance, recommande le chef de l’État. « Leur intervention doit être faite dans le cadre de la loi et sur demande des autorités mandatées pour les appeler ».

Pendant ces trente dernières années, rappelle l’ex-président de la commission Economie et Finances du Sénat de la République, le pays a toujours vécu dans l’instabilité politique parce que les élections n’ont jamais été neutres, transparentes, crédibles, démocratiques et honnêtes. « Dans le passé, a-t-il aussi souligné, tous les sabotages du processus et toutes les crises postélectorales résultent de l’implication d’un certain nombre d’autorités dans le processus ». Le plus grand enjeu demeure, en ce sens, selon le chef de l’État, la réalisation d’élections acceptables par tous et dans des conditions objectives de sécurité. Le meilleur moyen pour y arriver reste la « neutralité » du pouvoir. « Le pouvoir exécutif doit s’abstenir de toute interférence dans le processus électoral », recommande Jocelerme Privert, convaincu que le pays ne pourra pas se développer sans la stabilité politique, condition nécessaire pour attirer les investissements et faciliter la création de richesse.

Rien ne devrait empêcher la tenue de ces élections, selon le chef de l’État. La non-réalisation des élections est le pire scénario qu’on pourrait envisager, estime Jocelerme Privert. Ce serait prendre le risque de plonger le pays dans le « chaos et l’anarchie ». Jocelerme Privert n’entend ménager aucun effort pour la matérialisation de ces compétitions électorales parce que leur importance pour le pays est trop grande. Le chef de l’État assure qu’à deux jours des élections « tout est fin prêt ».

Par rapport aux risques de pluies qui s’annoncent sur plusieurs départements du pays le week-end des élections et qui pourraient freiner la mobilisation des électeurs, le président provisoire informe que des dispositions ont déjà été prises en vue de parer à toute éventualité. « Nous travaillons sur un plan de contingence. Des brigades sont mobilisées afin de répondre aux impondérables que personne ne peut maîtriser », rassure le chef de l’État. Mais, quoiqu’il arrive, il appelle la population à prendre le chemin des urnes. « Les pluies et les inondations ne devraient pas empêcher les électeurs de se rendre aux bureaux de vote », maintient Jocelerme Privert, qui ne cesse de rappeler l’importance de ces élections que le pays ne devrait rater sous aucun prétexte.

AUTEUR

Danio Darius

daniodarius001@yahoo.com


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