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REGARDS

Les politiciens haïtiens font tout, sauf la politique !

vendredi 28 octobre 2016

C’est un « post » Facebook d’un ami photographe qui m’a incité à écrire ce texte.

En effet, comme il le souligne, aucun politicien, aucun des donneurs de leçons, ou parti politique haïtien n’a jusqu’ici proposé une mesure, une action, une stratégie, une idée, une politique cohérente et proportionnelle à la catastrophe que nous vivons.

M.H, appelons-le ainsi, étend sa critique à la société civile également. Et il a raison de le faire. Le RNDDH a dénoncé mais la liste de recommandations se fait attendre. Le Forum économique du secteur privé a rencontré le président de la République, même pas une déclaration officielle conjointe n’en est sortie.

Mais concentrons-nous sur les politiciens, puisque la politique vient du mot grec « politikos » qui signifie :« manière d’organiser la cité ».

On est donc en droit de s’attendre de leur part à des plans qui nous guideraient, le peuple, vers une gestion intelligente de cette calamité. Ma mère disait toujours :« se lavèy fèt pou wè si fèt ap bèl ».

Trois départements à genoux, l’occasion rêvée, en période électorale, de montrer ce que vous avez dans le coffre Mesdames et Messieurs.

Nous avons eu ce magicien qui a sorti un pont de son chapeau, mais le gouvernement lui a demandé de lui foutre la paix. Ensuite, il s’est mis à dégager les routes, c’est freudien son attitude, lui, à qui on a barré la route, il y a cinq ans. Évidemment, il s’est fait rappeler à l’ordre, puisque les machines d’État utilisées portaient son sourire.

Ensuite, ce candidat qui avait été présenté son « monologue de la banane » en guise de débat, au Karibe, quelques jours auparavant, a eu l’idée d’apporter des conteneurs de provisions alimentaires aux sinistrés. Le conseil électoral a dû intervenir pour dénoncer « l’initiative d’estampillage des dons qui démontrent, davantage, un désir de paraître, de recherche de visibilité que d’aider ».

Il faut croire que l’empereur n’avait pas un chapitre sur la gestion postdésastre, puisque son héritier autoproclamé est d’un silence contrastant ses habitudes verbomotrices. Mais comme ses homologues, il ne s’est pas privé de se lancer dans la distribution de kits alimentaires, aux sinistrés.

Grande déception de ce parti qui est de la même famille que l’ouragan, par son nom qui annonce déluge et inondation. Ce parti qui a toujours claironné son solide ancrage dans l’arrière-pays, sa communion, avec le peuple du pays profond n’a pu faire plus que répondre, avec les mêmes limites que les autres, à des besoins limités de nourriture, accompagné d’une dizaine de médecins.

La seule velléité de concertation et de préparation d’une réponse conjointe à cette catastrophe qui, visiblement, nous dépasse tous, est venue de celui-ci qui clame son amour pour Haïti. Il croyait que « c’était l’occasion de se prouver et prouver au monde que les politiciens haïtiens étaient capables de prendre le gouvernail de notre pays ».

Malheureusement, ce candidat qui demandait « qui il était » ( rien de rassurant, pour un peuple qui se cherche un guide), en début de campagne, s’est essoufflé, à essayer de convaincre ces congénères politiciens de l’urgence et du bien-fondé de sa démarche.

J’admets la nécessité de répondre aux urgences de centaines de milliers d’êtres humains, en détresse.

Mais quand vous briguez un poste électif d’un pays, le minimum que l’on soit en mesure d’attendre de vous, c’est d’avoir des idées originales et des plans structurés et efficaces.

Pendant ce temps, des associations haïtiennes, les Églises, les ONG, certains pays « amis » accompagnés de leurs militaires, distribuent l’assistance qui échappe, de plus en plus, au contrôle gouvernemental.

L’aide a déjà fait sa première victime, une fillette atteinte d’une balle en caoutchouc, d’un soldat de pays « ami ».

Dommage collatéral... Et comme ça ne vient pas de l’armée de notre voisin latéral...C’est presque déjà pardonné.

Par ailleurs, faute de gérer la répartition équitable de l’aide, certains politiciens véreux se la répartissent entre eux.

Ils ont le droit, eux ! Comme ils ont en commun avec nous la langue, l’histoire, le territoire, la nationalité, ils ont le droit de s’accaparer de ce qui nous revient. C’est une affaire interne. Une affaire haïtienne et souveraine ! Être indépendant, on dirait, c’est s’octroyer le droit de se martyriser, et son peuple.

Ce dépôt pillé à la Sonapi l’aurait été par des élus et des officiels armés. Aucune dénonciation, jusqu’à présent, c’est l’omerta, comme dans la mafia.
À quoi servent ces politiciens sangsues ?

À quoi servent ces politiciens qui sont incapables de proposer et de voter des lois ? À quoi sert un exécutif incapable de remplir la tâche managériale du pays ? Trois semaines après l’ouragan Mathieu, qui nous a proposé un bilan provisoire ?

Le bilan, même partiel, est un exercice difficile mais indispensable, parce que riche en enseignements pour la nation et indispensable pour le gouvernement qui doit prendre des décisions. Le bilan permet d’évaluer et de hiérarchiser les actions de relèvement à mettre en oeuvre, consécutivement au désastre.

Toutefois, l’État a souvent fait l’école buissonnière dans certaines zones du pays. L’absence de données fiables sur les populations rendent difficiles les interventions postcatastrophes.

Comment venir en aide efficacement à des gens à qui vous n’êtes pas foutu de donner un acte de naissance ?

AUTEUR

Aly Acacia

alyacacia@hotmail.com


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