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Ban Ki-moon exprime ses regrets et sa peine pour le choléra en Haïti

mercredi 21 septembre 2016

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies Ban Ki-moon a exprimé ses regrets et sa peine pour l’introduction du choléra et les abus sexuels causés par les soldats des forces onusiennes en Haïti, lors du discours d’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU mardi.

Ban Ki-moon a annoncé l’élaboration d’un plan pour faire face aux conséquences de la maladie. Le secrétaire général, qui a discuté avec le président Obama, a sollicité le support des Etats-Unis pour venir en aide aux victimes du choléra en Haïti.

Un mois après avoir reconnu officiellement la responsabilité des troupes onusiennes dans l’introduction du choléra en Haïti, Ban Ki-moon a fait cette fois son mea culpa à l’ouverture de la 71e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies. « J’ai beaucoup de regrets et de peine face aux terribles souffrances du peuple haïtien affecté par le choléra », a déclaré le secrétaire général s’adressant à l’assemblée en français. Selon Ban Ki-moon, enfin touché par le sort des victimes du choléra, « une nouvelle stratégie s’impose pour atténuer la détresse et améliorer les conditions de vie des Haïtiens. « Nous sommes fermement résolus à nous acquitter durablement de cette responsabilité morale », a dit Ban.

Le secrétaire général dans son discours inaugural de la 71e Assemblée générale a profité de l’occasion pour revenir sur des dossiers qui ont sérieusement terni l’image de l’organisation mondiale durant son mandat. « Les actes odieux d’exploitation et de violence sexuelles commis par certains soldats de la paix et d’autres membres du personnel des Nations unies ont aggravé la souffrance des populations déjà prises dans un conflit armé et sapé les efforts déployés par tant d’autres agents de l’ONU dans le monde », a indiqué le secrétaire général, ajoutant que « les protecteurs ne doivent jamais devenir des prédateurs ».

L’ONU élabore actuellement un plan contenant un ensemble de mesures d’assistance pour les personnes les plus touchées par l’épidémie qui a déjà fait plus de neuf mille morts, a révélé le secrétaire général. « Nous redoublons d’efforts pour établir de solides systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de santé qui sont les meilleures défenses à long terme contre les maladies. Nous n’y parviendrons qu’avec l’appui politique et financier sans faille des Etats membres », a fait savoir plus loin le Sud-Coréen dont le mandat à la tête de l’ONU s’achève à la fin de cette année. Sur le même sujet, le secrétaire général a rencontré le président Obama en marge de l’Assemblée générale et a sollicité le soutien des Etats-Unis pour mettre en œuvre le plan d’aide de l’ONU en faveur des victimes du choléra.

En août dernier, l’ONU avait reconnu pour la première fois avoir joué un rôle dans la contamination de milliers d’Haïtiens. Une première pour l’organisation mondiale qui depuis l’introduction de la maladie en 2010 a nié toute responsabilité en dépit de multiples recherches scientifiques prouvant le contraire. « L’ONU admet avoir joué un rôle dans l’épidémie du choléra », cite le porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies, Farhan Haq qui, dans un e-mail cette semaine, a écrit « que ces dernières années, l’ONU s’est convaincue qu’elle doit faire plus au regard de sa propre implication dans l’apparition de l’épidémie et de la souffrance des personnes affectées ».

La déclaration du bureau du secrétaire général de l’ONU intervient après l’envoi à Ban Ki-moon, le 8 août, du rapport d’un conseiller de longue date des Nations unies, Phillip Alston, professeur de droit à l’université de New York, rapporteur spécial avec une douzaine d’autres experts sur les questions des droits de l’homme.

Le rapport de 19 pages de Phillip Alstom indique que l’épidémie ne se serait pas produite sans les actions des Nations unies. La position des Nations unies par rapport au choléra en Haïti est moralement inconsciente, « légalement indéfendable », « politiquement autodestructrice », « entièrement inutile », a estimé Phillip Alstom, soulignant que le refus de l’ONU de reconnaître sa responsabilité et réparer les victimes illustre un double standard de l’organisation mondiale. Cette position alimente ceux qui disent que la mission de maintien de la paix « piétine les droits de ceux qu’elle protège » et induit un questionnement sur la crédibilité et l’intégrité du bureau du secrétaire général, indique Phillip Alstom dont le rapport, aux conclusions non imposables, visait à guider les Nations unies.

AUTEUR

Louis-Joseph Olivier

ljolivier@lenouvelliste.com


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