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15 ans plus tard, l’ANMH renouvelle son engagement pour la démocratie

vendredi 9 septembre 2016

L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) célèbre son quinzième anniversaire. L’association renouvelle à l’occasion sa détermination à travailler pour la préservation de la liberté d’expression et de la démocratie. La régularisation et la modernisation du paysage médiatique sont, entre autres, le rêve que caresse l’institution présidée aujourd’hui par le directeur général de la Radio Ibo, Hérold Jean François.

8 septembre 200 - 8 septembre 2016, 15 ans depuis que des patrons de médias se sont mis d’accord pour se regrouper au sein d’une association. L’ANMH est née après plusieurs tentatives infructueuses des médias de se mettre ensemble. « Il n’est pas toujours évident en Haïti que des membres d’une même corporation planent au-dessus des divergences et intérêts pour faire une mise en commun, ce que nous avons réussi à faire avec la création de l’ANMH », a réagi l’actuel président de l’ANMH, Hérold Jean François, qui s’est confié au Nouvelliste.

Un anniversaire qui pousse les responsables à revenir sur le contexte de la création de cette association en pleines turbulences politiques. « Le 8 septembre 2001, dans un contexte politique survolté, né de la contestation et du rejet de la prise du pouvoir par des moyens détournés, l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) a vu le jour. Cette mise en commun de plusieurs dirigeants de médias de la capitale, rejoints plus tard par des médias des autres villes, est arrivée à point nommé », rappelle l’ANMH dans un communiqué paru à l’occasion de ses 15 ans.

L’association est plutôt satisfaite d’avoir contribué à redynamiser l’espace médiatique haïtien, à sauvegarder la liberté ‘expression et d’avoir réussi à défendre l’intérêt de ses membres à chaque fois que c’était nécessaire. « La création de l’ANMH a apporté un nouvel outil dans la lutte pour le respect des libertés publiques, la liberté d’expression, la liberté de la presse entre autres acquis démocratiques. A chaque fois que c’était nécessaire, l’Association nationale des médias haïtiens a pris les positions adéquates dans des notes de conjoncture ou des entrevues de ses successifs dirigeants, pour empêcher la confiscation de la volonté générale et les tentatives de déviation qui risquaient d’entraîner le pays dans les sentiers battus de l’autoritarisme », écrit l’ANMH dans son communiqué.

Pour Hérold Jean François, après ces 15 années, il est temps de travailler à la modernisation des médias, de venir avec de nouvelles visions, des normes et des standards. « Cette réflexion est toujours présente dans les discussions au sein de l’ANMH. La nécessité d’avoir une haute autorité régissant l’espace médiatique, à l’image du conseil de l’audiovisuel en France », a indiqué le Dg de radio Ibo, qui est conscient que ce travail n’est pas possible sans un engagement des pouvoirs publics. L’un des plus grands objectifs de l’association aujourd’hui est, en effet, d’arriver à faire voter une nouvelle loi sur les télécommunications pour remplacer le décret du 12 octobre 1977 qui n’est plus conforme avec l’esprit et la lettre de la Constitution.

En dépit du combat mené par les médias, dont ceux de l’ANMH, la réalité sociopolitique n’a pas trop évolué, témoigne l’association, qui s’est toujours dressée en avangardiste des valeurs démocratiques. « Pendant les quinze dernières années, l’ANMH a été témoin, à côté des autres organisations de la société civile, de la difficile mise en place de la démocratie et de la construction du pays. Les priorités ont rarement été rationnelles et n’ont pas tourné autour de préoccupations trouvant leurs réponses dans une politique générale qui tienne compte des corrections à apporter. Notre sous-développement et nos retards dans presque tous les domaines n’ont pas sensibilisé les nouveaux dirigeants qui se sont succédé à faire de nouveaux choix pour corriger les inégalités et produire une réalité qui intègre désormais la femme et l’homme haïtiens dans un nouveau projet de société où le bien-être des citoyens est la principale finalité », constate l’ANMH.

Ce triste tableau n’enlève pas la détermination de l’association à contribuer au développement sociopolitique du pays. L’ANMH s’engage à accompagner le changement démocratique tout en intervenant, quand besoin est, pour défendre les intérêts de ses membres, la liberté de la presse et le maintien de l’ouverture de l’espace pour une expression plurielle.

AUTEUR

Louis-Joseph Olivier

ljolivier@lenouvelliste.com


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