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Procès Brandt et consorts

Travaux forcés à perpétuité pour Clifford Brandt, réclame le ministère public

vendredi 2 septembre 2016

Au palais de justice
Me Jean Danton Léger, commissaire en chef au parquet de Port-au-Prince, est monté au créneau pour prouver combien le kidnapping dérange, endeuille les familles haïtiennes.

Parmi les victimes, il a cité l’étudiante qui a été kidnappée, violée et assassinée par des hommes de confiance de son père. Me Léger a requis le tribunal de condamner sévèrement les auteurs et complices d’enlèvement de Coralie et de Nicolas Moscoso qui sont actuellement sur le banc de l’infamie. Il est connu pour ses envolées oratoires.

L’assistance était suspendue à ses lèvres. Parmi les auteurs qui ont travaillé pour l’application des règles de droit dans une société, on retient le nom de Platon. Dans son intervention, Me Léger a annoncé la couleur. Ce qui attend les accusés comme condamnation pour chacune des infractions commises dans le cadre du procès Brandt et consorts. Une présence de courte durée. Cependant, il a dit tout ce qu’il devait dire.

Les deux autres représentants du ministère public (Claude Michel et Claude Jean) ont développé les éléments constitutifs des faits d’enlèvement suivi de séquestration contre rançon, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes à feu, de faux et usage de faux, d’usurpation de titre, de blanchiment des avoirs reprochés aux accusés. Ils ont soutenu l’accusation en fonction de la gravité des faits ou du degré de participation des accusés.

Mes Michel et Jean (ministère public) ont déclaré qu’ils ont suffisamment de charges et d’indices pour condamner les accusés. Et la version selon laquelle Clifford Harry Brandt serait fou a été rejetée. Au contraire, ils ont dit que l’accusé était très cohérent lors de son interrogatoire. Car il a répondu avec précision à toutes les questions qui lui étaient posées. Les représentants du ministère disent que la situation actuelle peut le rendre fou. Mais avant, il ne l’était pas, ont-ils fait remarquer.

Comment se fait-il qu’un fou puisse conduire à la libération de deux otages (Coralie et Nicolas), s’interrogent les représentants du ministère public ? Qui pis est, le jour de la libération, les victimes ont déclaré avoir vu Clifford H. Brandt. Alors qu’il a dit à l’audience qu’il n’était pas descendu du véhicule à bord duquel il se trouvait, a ajouté le ministère public.

Lors de la perquisition de son domicile, on a vu chez lui des fiches de transfert d’argent à l’adresse de Comé et de ce dernier à Carlo Bendel Saint-Fort pour l’achat d’armes à feu, d’armes automatiques, de chargeurs M-14 et d’autres munitions, selon le ministère public. Les enquêteurs ont trouvé également des fiches de transfert au nom de Ricot Pierreval chez Clifford Brandt. Une carte de conseiller du Palais national était en sa possession. « Je ne suis pas un employé du Palais national ». Mais c’est bien moi qui ai contrefait la carte », a avoué Clifford H. Brandt.

Le ministère public a établi la responsabilité de chacun des accusés. Pour Evince Larrieux, sa responsabilité vient du fait que la plaque d’immatriculation SE du véhicule, propriété du CEP qu’il conduisait, a été utilisée, quelques mois plus tard dans l’opération d’enlèvement des Moscoso. Le ministère public dit qu’il est complice de la bande à Clifford Brandt.

Pour sa part, Carline Richema, concubine de Ricot Pierreval, est complice de recel. Elle s’est impliquée dans cette association de malfaiteurs. Concernant Sawadienne Jean, le SIM de son téléphone a été utilisé sur un autre boîtier. Sa responsabilité est établie.

Le ministère public a requis contre les accusés les condamnations suivantes : Pour Clifford Harry Brandt, travaux forcés à perpétuité pour enlèvement et séquestration, prise d’otage. Idem pour Ricot Pierreval et Carlo Bendel Saint- Fort. Ils sont aussi auteurs du crime.

- Evince Larrieux, travaux forcés à perpétuité pour complicité d’enlèvement. Il est également requis contre lui 15 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs ;

- Carline Richema, travaux forcés pour complicité de détention illégale d’arme à feu (revolver Zestava), de recel d’objets du crime ;

- Sawadienne Jean, travaux forcés à perpétuité.

C’était là le réquisitoire du ministère public dans le cadre de l’affaire Clifford H. Brandt qui pend à juger. Signalons que c’est le vendredi 2 septembre 2016 que les avocats de la défense vont commencer avec la plaidoirie du fond de l’affaire.

AUTEUR

Jean-Robert Fleury


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