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Brésil : « Nous reviendrons », assure Dilma Roussef après sa destitution

mercredi 31 août 2016

Fin de partie pour la « Dame de fer de gauche ». La présidente du Brésil Dilma Rousseff a été destituée ce mercredi par une majorité de plus des deux tiers requis des sénateurs pour maquillage des comptes publics, au terme d’une procédure juridico-politique hautement controversée.

La première femme présidente du Brésil a été reconnue coupable d’avoir maquillé les comptes publics pour assurer sa réélection. Elle juge que sa destitution relève d’un « coup d’Etat parlementaire », un terme qu’elle avait déjà employé lors de sa mise à l’écart du pouvoir, en mai dernier, pour permettre la tenue d’un procès.

« Le Sénat a pris une décision qui entre dans l’histoire des grandes injustices. Il a commis un coup d’Etat parlementaire », a déclaré l’ancienne guérillera, aujourd’hui âgée de 68 ans, réaffirmant son « innocence ». Son départ met fin à une période de 13 années consécutives pendant laquelle la gauche a dirigé le pays, initiée par Lula, lui-même inculpé pour corruption et blanchiment d’argent le 26 août.

« Nous reviendrons », a-t-elle néanmoins promis après l’annonce de sa destitution, ajoutant : « Il ne s’agit pas d’un adieu mais d’un "à bientôt" ».

« Des crimes de responsabilité »

Sur les 81 parlementaires, 61 ont voté pour la destitution de la dirigeante de gauche, élue en 2010 à la tête du plus grand pays d’Amérique latine. Son ancien vice-président, Michel Temer (PMDB, centre droit), qui a précipité sa chute, a été officiellement investi ce mercredi soir. Celui qui avait déjà assuré l’intérim après la suspension de Dilma Roussef, en mai, sera à la tête du pays jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielles fin 2018.

« Dilma Rousseff a commis des crimes de responsabilité importants (...), elle a été condamnée et perd ainsi son mandat de présidente de la République », a conclu le président de la Cour suprême (STF) Ricardo Lewandowski, qui dirigeait les débats du Sénat transformé pour l’occasion en tribunal.

Les sénateurs devaient également voter pour dire si Dilma Rousseff devait être interdite d’exercer toute fonction publique pendant huit ans. Ils ont finalement renoncé à cette sanction, en lui laissant ses droits civiques.

Le Venezuela rappelle son ambassadeur

En réaction, le gouvernement vénézuélien du président socialiste Nicolas Maduro annonce ce mercredi soir le gel des relations diplomatiques de son pays avec le Brésil et le rappel de son ambassadeur, condamnant « énergiquement » la destitution de la présidente brésilienne.

Il a été « décidé de retirer définitivement (notre) ambassadeur dans la République fédérale du Brésil et de geler nos relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement issu de ce coup parlementaire », indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. En juillet dernier, le président Maduro se trouvait lui-même sous la menace d’une destitution par un possible référendum.

Leparisien.fr avec AFP


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