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Transfert : Mario Balotelli, ex-enfant prodige, ex-enfant terrible

mercredi 31 août 2016

Transféré mercredi à Nice à la surprise générale, Mario Balotelli est un ancien immense espoir du football mondial qui s’est perdu en route, disparu des radars depuis deux ans, qu’il s’agisse de ballon ou des frasques sur lesquelles est bâtie une partie de sa légende.

La Gazzetta dello Sport, le grand quotidien sportif italien, résumait ainsi l’affaire mercredi matin : "Mario est devenu quelconque. Sur et en dehors du terrain".

Ceux qui en 2012 l’ont vu sous le maillot italien tétaniser Manuel Neuer d’une frappe monstrueuse en demi-finale de l’Euro n’auraient pourtant jamais cru qu’il puisse devenir quelconque sur un terrain.

Et ceux qui l’ont vu lancer des fléchettes sur des jeunes du centre de formation de Manchester City parce qu’il "s’ennuyait", ou ceux qui ont réparé les dégâts dans sa salle de bain incendiée après qu’il y ait tiré des feux d’artifice n’auraient jamais cru qu’il puisse devenir quelconque en dehors du terrain.

C’est pourtant le cas. L’ancien ingérable est apparemment devenu tout à fait gérable mais s’il a fallu attendre les dernières heures du mercato pour qu’il trouve une destination, c’est que ses prestations sur le terrain ne donnent pas très envie de le gérer.

Né de parents ghanéens mais élevé dans une famille d’accueil italienne, "Super Mario" a débuté à 17 ans à l’Inter Milan et à 19 ans en équipe nationale.

S’ils ont été irréguliers et chaotiques en dehors du rectangle vert, ses passages à l’Inter, à Manchester City et à l’AC Milan jusqu’en 2014 n’ont pas atténué l’idée que l’attaquant italien était un surdoué, puissant, rapide et à l’aise techniquement.

Mais depuis le Mondial-2014, tout s’est brouillé. Lassés de son individualisme, les cadres de la Nazionale le montrent du doigt et sa carrière s’enlise. Depuis le tournoi brésilien, Balotelli a enchaîné deux épouvantables saisons à Liverpool puis à l’AC Milan : sept buts en 51 matches.

- ’L’un des cinq meilleurs’ -
Son prêt au Milan la saison dernière devait lui permettre de retrouver un niveau acceptable et, pourquoi pas, de disputer l’Euro. Mais malgré une génération extrêmement médiocre en attaque, le sélectionneur Antonio Conte n’a pas pensé une seule seconde à faire appel à lui.

Il faut dire que Balotelli avait fini sa saison avec l’invraisemblable bilan de trois buts toutes compétitions confondues, deux penalties et un coup franc.

Pourtant, le joueur s’est assagi, vraiment. "Il est très ponctuel. C’est lui qui allume les lumières à Milanello et je songe à lui donner les clés", racontait en début de saison dernière le vice-président du Milan Adriano Galliani.

L’anecdote fait sourire mais il est indiscutable que si Balotelli ne marque plus, ça n’est pas lié à des problèmes de comportement. Aucune frasque à signaler depuis des années, une relation reconstruite avec sa fille Pia : Balotelli a mûri.

Alors que faire pour retrouver "Super Mario" ? "Mario est un joueur à qui tout le monde veut donner des conseils parce qu’on lui voit des qualités dont peu d’autres joueurs disposent", estimait en décembre Cesare Prandelli, sélectionneur de l’Italie en 2012, l’année où Balotelli est monté le plus haut.

"Potentiellement, il est l’un des cinq meilleurs du monde. Mais peut-être que pour lui, le foot n’est pas une priorité", ajoutait-il.

Pour tenter de renouer le fil de la carrière de son poulain, l’agent Mino Raiola l’a proposé un peu partout : Ajax, Besiktas, la Chine, à peu près toute la Premier League, Crotone, Pescara et même Palerme, sa ville natale, qui a un temps paru être le point de chute idéal.

Mais c’est finalement à Nice, là où Hatem Ben Arfa s’est reconstruit un avenir sportif et pas très loin de l’Italie, que Balotelli va essayer de se souvenir comment on devient un "fuoriclasse".

31/08/2016 23:22:31 - Rome (AFP) - © 2016 AFP


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