MosaikHub Magazine

La France écrit son histoire

samedi 9 juillet 2016

La France est en finale de son euro. Dimanche, elle affrontera le Portugal au Stade de France. La performance est grande. Eliminer l’Allemagne en demi finale était en tout cas une vraie performance car il fallait vaincre le poids de l’histoire...

Jeudi, dès l’aube, les matinales des radios, les unes des journaux et les chaînes d’infos malaxaient l’histoire tragique des Allemagne-France. Sur Europe 1, le philosophe Raphaël Einthoven nous démontrait avec érudition que la dramaturgie de Séville 82 nous condamnait à la défaite. Paul Pogba dormait encore à 7 h 15 sinon il aurait surement sombré dans la déprime…

Les historiens du football nous confirmaient, à grand renforts de sonores nostalgiques de Thierry Roland ou d’Eugène Saccomano, que nous n’avions plus battu la RFA en compétition officielle depuis 1958 en Suède. Un chemin de croix long de 58 ans… Une malédiction forcément inéluctable.

Séville 1982, Mexico 1986, Maracana 2014. La liste des défaites était disséquée avec un plaisir masochiste de contempler ses plaies et de réouvrir ses blessures. Même le président François Hollande se disait encore traumatisé par la soirée du 8 juillet 82 à Sanchez Pizjuan. Quelle tristesse.

Triste mais tout aussi navrant que d’évoquer un quelconque esprit de revanche teinté de nationalisme. Ne parlons pas des hommes politiques qui évoquaient la guerre 39-45, 14-18 voire de Bismarck ! L’Allemagne, l’éternelle ennemie. Consternant. A chercher ses motivations dans le passé, l’équipe de France n’aurait écrit que le prolongement de ses échecs sur la feuille blanche de son présent.

Jeudi soir, sur ses anciennes terres glorieuses, Didier Deschamps a convaincu ses onze Bleus qu’ils pouvaient éliminer l’équipe championne du monde en titre. Face à des Allemands, privés de colonne vertébrale (Hummels-Khedira-Gomes), la jeunesse insouciante française avait les atouts pour réussir une sacrée performance sportive. Et uniquement sportive. Dans un stade Vélodrome flamboyant, où la ferveur amène au dépassement de soi, chaque tricolore a été amené à assumer son destin.

Ce matin, Antoine Griezmann est peut-être à un match du Ballon d’Or. On exagère ? On s’enflamme ? Peut-être. Imaginez, si ses buts offrent un sacre européen à la France , dimanche prochain à Saint-Denis. Le petit gars de Mâcon aura emmené l’Atlético Madrid en Finale de la Ligue des Champions. Et il serait champion d’Europe avec la France. Oui, il dispute bien ce fabuleux challenge avec Ronaldo. Quelle chance de vivre cette aventure. Disputer un tel match à Marseille demeurait une chance inestimable pour cette génération qui a su regagner les coeurs des Français. Cette équipe se montre généreuse, talentueuse et solidaire. Certes, elle cravache match après match mais elle avance vers ses ambitions. Sans se cacher. Avec humilité, elle écrit une des plus belles pages du football français.

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