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Qu’est-ce que le Brexit ?

mardi 28 juin 2016

Le "Brexit" est une abréviation de "British Exit", évoquant l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, faisant référence au "Grexit" évoqué durant l’été 2015 lors de la crise grecque.

A la différence du "Grexit", où la mise à l’écart de la Grèce de la zone euro (et non de l’Union européenne) pouvait être envisagée comme une sanction envers le pays, il s’agit dans le cadre du "Brexit" d’un départ volontaire de l’Union.

Le 23 janvier 2013, le Premier ministre - et candidat à sa succession - David Cameron annonce qu’il organisera un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne.

Celui-ci a eu lieu le 23 juin 2016. Selon les résultats définitifs publiés le lendemain matin, les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne avec 51,9% des voix. Le Premier ministre David Cameron a annoncé sa démission quelques heures plus tard.

Pourquoi le Brexit ?

Lors de sa campagne pour briguer un second mandat de Premier ministre, David Cameron avait promis d’organiser, au plus tard en 2017, un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Promesse tenue, après un Conseil européen consacré à la question au mois de février 2016, le chef du gouvernement a annoncé que le référendum aurait lieu le 23 juin 2016.

Avec 51,9% des voix, c’est le camp du "Leave" qui l’a emporté le 23 juin (les résultats définitifs ont été publiés le matin du vendredi 24 juin). La participation a été supérieure à 72%, un record pour le pays.

Le Royaume-Uni s’apprête donc à quitter l’Union européenne - un processus qui pourrait durer encore deux ans, le temps de négocier de nouveaux accords avec l’UE.

Quelques heures après les résultats, le Premier ministre David Cameron a annoncé qu’il démissionnerait d’ici le mois d’octobre 2016. Il sera remplacé par un autre membre du Parti conservateur.

Quelles voies sont ouvertes ?

L’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE) prévoit l’hypothèse d’une sortie d’un Etat membre de l’Union européenne. L’État qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen.

L’Union négocie alors avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, que le Conseil conclut ensuite à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.

Quelles conséquences en attendre ?

David Cameron peut jouer à la légère avec notre place en Europe, mais soyez sûrs que le SNP fera campagne pour que l’Ecosse et le Royaume-Uni restent dans l’Union européenne. - Nicola Sturgeon

Sur les conséquences économiques, les experts et les chefs d’entreprises sont incapables à ce jour de se prononcer d’une seule voix. Pour certains, la sortie du Royaume-Uni sera une catastrophe politique, pour d’autres, un épouvantail qui redonnera foi dans l’Union européenne.

L’Europe va perdre l’une de ses trois grandes puissances, une des plus importantes places financières au monde, le premier partenaire diplomatique des Etats-Unis en Europe ainsi que l’un des seuls Etats européens entretenant une armée régulière conséquente.

Au Royaume-Uni, l’Angleterre pourrait voir ses relations avec le gouvernement écossais, indépendantiste et europhile, se détériorer, un second référendum sur la sortie de l’Ecosse pouvant avoir lieu après le Brexit.

"Je suis convaincu que nous serons plus forts, plus en sécurité et en meilleure posture à l’intérieur d’une Union européenne réformée". - David Cameron

"Nous voulons rester dans une Union européenne réformée, mais cela doit être une Union européenne qui marche mieux pour tous les citoyens d’Europe, et qui marche mieux pour la Grande-Bretagne aussi". - George Osborne

Que voulait le Royaume-Uni pour rester membre de l’UE ?

La promesse de référendum de David Cameron était avant tout une stratégie politique, visant à remporter les élections de 2015. Celle-ci a été couronnée de succès, le parti conservateur ayant contre toute attente remporté la majorité absolue.

Le spectre du référendum était aussi un levier politique pour le Royaume-Uni, visant à changer la direction prise par la construction européenne.

Le 15 novembre 2015, le gouvernement britannique avait présenté quatre grandes exigences au président du Conseil européen, Donald Tusk, pour appuyer la campagne en faveur du "remain". Ces exigences ont fait l’objet de longues heures de négociations lors du Conseil européen des 18 et 19 février 2016, à l’issue duquel un accord a été trouvé, qui devait être appliqué dans le cas d’un résultat du référendum favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

Immigration et libre circulation des Européens : David Cameron avait obtenu de pouvoir limiter certaines aides sociales pour les nouveaux migrants issus de l’UE selon une clause de sauvegarde de sept ans et une échelle graduelle ;

La monnaie : le Premier ministre avait obtenu que l’euro ne soit plus considérée comme la monnaie unique de l’UE mais le vocabulaire du texte reste vague sur ce point. Dès lors que l’UE aurait plus d’une monnaie, toute politique décidée par les Etats membres de la zone euro ne serait qu’une option pour les autres Etats ;
Le marché unique : Afin d’achever la construction du marché unique, le Royaume-Uni souhaitait d’une part que la libre circulation des capitaux soit perfectionnée et d’autre part que la réglementation européenne pèse moins sur les entreprises ;

La souveraineté : Pour éviter de se diriger vers une union politique, David Cameron avait obtenu que soit ôtée des traités fondateurs la mention sur une "Union sans cesse plus étroite" si l’opportunité de revoir les traités se présentait. Il souhaitait aussi un renforcement des pouvoirs de contrôle des parlements nationaux.


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