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En Syrie, l’Etat islamique massacre aussi et menace la rébellion contre Al-Assad

dimanche 17 août 2014

Les djihadistes de l’Etat islamique (EI), engagés dans la guerre en Syrie, ont tué ces deux dernières semaines plus de 700 membres d’une tribu dans l’est du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et avançaient samedi 16 août dans la province d’Alep face aux rebelles.

L’opposition en exil a, de son côté, appelé les Occidentaux, en tête desquels les Etats-Unis, à agir « rapidement » contre l’EI et le régime syrien, à l’instar de leur intervention en Irak, un appel indirect à des frappes aériennes contre ses deux ennemis.
◾Le sort de 1 800 membres de la tribu des Chaïtat « inconnu »

Les combattants ultraradicaux de l’Etat islamique, qui contrôlent plusieurs régions en Syrie, y combattent aussi bien le régime de Bachar Al-Assad que les rebelles et les groupes islamistes comme le Front Al-Nosra, la branche irakienne d’Al-Qaida. Ils ont parallèlement lancé en juin une offensive d’envergure chez le voisin irakien, où ils se sont emparés de larges pans du territoire, proclamant un califat islamique sur les régions qu’ils contrôlent à cheval entre la Syrie et l’Irak.

Ces deux dernières semaines en Syrie, ils ont tué plus de 700 membres de la tribu sunnite des Chaïtat, qui a tenté de se rebeller contre leur autorité dans la province riche en pétrole de Deir Ezzor (est), contrôlée en grande partie par l’EI, selon l’OSDH. Parmi les morts, « 100 sont des membres armés de la tribu et le reste des hommes civils », a indiqué l’ONG, précisant qu’ils avaient été « tués dans les villages de Ghranij, Abou Hamam et Kashkiyé ». Selon le chef de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, « le sort de près de 1 800 membres de cette tribu est inconnu ».
La tribu des Chaïtat se bat depuis fin juillet contre l’EI dans ces trois villages après la rupture d’un accord entre les deux camps, en vertu duquel la tribu ne s’opposerait pas à l’EI qui, de son coté, s’abstiendrait de s’en prendre à ses membres. L’organisation islamiste a pris de nouveau le contrôle des trois village la semaine dernière.

◾Les djihadistes de l’EI avancent vers Alep et menacent la rébellion

Dans le nord du pays, l’EI progressait vers les bastions rebelles de Marea et Azaz, après s’être emparé d’une dizaine de localités dans la province d’Alep frontalière de la Turquie, selon l’OSDH et un militant. Une prise d’Azaz et de Marea, autour desquelles les combats font rage, pourrait porter un coup fatal à la rébellion, qui tente depuis trois ans de renverser le pouvoir à Damas et combat dans le même temps l’EI.

Si l’EI s’empare de Marea et d’Azaz il coupera la principale route d’approvisionnement des rebelles. « Pour les rebelles, il s’agit d’une des plus importantes batailles contre l’EI (...) », a déclaré le militant Abou Omar. « Les rebelles ont envoyé beaucoup de renforts et d’armes » sur place.

Parallèlement à la progression des djihadistes, les rebelles syriens font face également à l’avancée des forces du régime en périphérie de la ville d’Alep, selon l’OSDH.
◾L’opposition syrienne appelle à agir comme au Kurdistan

L’opposition syrienne a mis en garde contre la progression de l’EI vers Marea, estimant « que le danger que représente ce groupe en Irak et en Syrie est indivisible ». Le chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), l’opposition en exil, Hadi Al-Bahra, a d’ailleurs appelé indirectement à des frappes aériennes contre l’EI et le régime d’Al-Assad.

« Au nom de l’humanité, j’appelle l’ONU, et tous les pays qui croient en la liberté, avec à leur tête les Etats-Unis, à agir face à la situation en Syrie de la même manière qu’ils le font dans le Kurdistan irakien [car] les causes sont les mêmes, l’ennemi est le même. »

Les Occidentaux, qui soutiennent la rébellion lancée en 2011 contre le régime Assad, ont refusé de l’armer ou l’aider militairement, affirmant craindre que les armes tombent dans les mains des extrémistes.


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