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Ici trop d’enfants ne vivent pas leur enfance

lundi 13 juin 2016

Nous nous apprêtons à commémorer la Journée nationale de l’enfant le 12 juin. Des activités sont prévues sur plusieurs jours à travers le pays dans le cadre de cette célébration.

L’idée d’organiser des activités centrées sur les enfants haïtiens est une noble initiative. Le fait que des autorités étatiques, des ONG et des organisations internationales ainsi que de la société civile se focalisent sur les enfants même pendant une journée est à féliciter. En attendant qu’ils soient en permanence dans l’agenda des autorités civiles et politiques, nos enfants doivent se contenter de la journée qui leur est réservée. Certains diraient que c’est mieux que rien.

Oui, réserver une journée à nos enfants est tout simplement génial, mais que ferons-nous d’eux le lendemain ? Comment les avons-nous traités avant le 12 juin ? Tournez-vous la tête et regardez les enfants dans votre voisinage ou sur vos chemins pour avoir les réponses à ces questions. Si chez nous certains enfants ont la chance ou l’opportunité de vivre leur enfance grâce à tous ceux qui embrassent leur cause, pour d’autres, c’est tout le contraire.

Nos enfants figurent parmi les premières victimes de l’instabilité politique créée par des adultes qui n’ont pas vécu non plus leur enfance. Aujourd’hui, nos indicateurs de développement sont en rouge. Notre économie est en agonie, notre système de santé est disloquée, notre système éducatif porte en lui nos 200 ans de mauvaise gouvernance, la dégradation de l’environnement a déjà atteint son point culminant… Et pour cause. L’insécurité, la corruption, le chômage et les maux qui en découlent constituent notre lot quotidien. Ces maux que vivent les familles haïtiennes rejaillissent sur nos enfants à un niveau ou à un autre. Combien de nos enfants ont aujourd’hui accès à des soins de santé de qualité, à une bonne éducation et aux loisirs ? Pourtant, ce sont des éléments indispensables dans l’épanouissement physique, intellectuel et spirituel de l’enfant.

Comme à chaque année, à l’occasion de la Journée nationale de l’enfant 2016, les spécialistes de tout acabit vont certainement passer en revue les problèmes qui affectent les enfants haïtiens. Des problèmes que nous connaissons tous. Souhaitons que les intervenants de cette année aillent plus loin que ceux des années antérieures. Qu’ils dégagent des pistes de solution aux maux qui affectent l’existence de nos enfants.

La problématique de l’enfance devrait être aujourd’hui au centre de nos préoccupations dans la mesure où plus de la moitié de la population haïtienne, selon le recensement de 2003, a moins de 21 ans. Il faut ainsi comprendre que notre population va continuer de s’accroître. Nous avons l’obligation de nous mettre au travail en vue de réfléchir sur ce que nous voulons faire de nos enfants. Ne dit-on pas que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain ? Que peut-on attendre d’eux si on ne leur donne rien aujourd’hui ?

Nous avons aujourd’hui le choix entre créer un cadre où nos enfants peuvent vivre leur enfance afin qu’ils deviennent des hommes au service de la patrie ou les laisser grandir dans l’indifférence pour qu’ils deviennent une charge pour la société.

AUTEUR

Jean Pharès Jérôme

pjerome@lenouvelliste.com


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