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À 24 heures du match Haïti-Pérou

Copa América : Patrice Neveu dévoile ses objectifs

lundi 6 juin 2016

24 heures avant le coup d’envoi de la Copa América du Centenaire pour la sélection nationale haïtienne, c’est un Patrice Neveu serein qui a rencontré les journalistes du Nouvelliste à l’hôtel où sont logés les Grenadiers. Il nous dévoile ses objectifs dans un tour d’horizon complet.

A 24 heures de l’entrée d’Haïti en lice, comment va votre équipe ?

Patrice Neveu : Je dois dire que les joueurs ont bien travaillé pendant le stage à Bradenton. Physiquement, l’équipe est bien. Mentalement, je viens de faire une réunion pour leur présenter l’adversaire au cours d’une séance vidéo sur la sélection nationale du Pérou et les joueurs sont très réceptifs. Je les sens bien à l’approche de la compétition, Il nous reste encore 24 heures à tenir avant la compétition. Il ne faut pas que la pression monte trop vite, on essaie de rester en groupe, unis, conscients de l’importance et de l’enjeu du match. Tout va pour le mieux, à part les quelques blessés, les interrogations sur Donald Guerrier qui va faire un entrainement plein plus tard pour voir s’il est à cent pour cent. S’il est à cent pour cent il jouera mais s’il n’est pas à cent pour cent, je ne l’alignerai pas. La décision lui appartient ainsi qu’au staff médical. On a un staff médical très professionnel depuis le début qui devra me dire s’il n’y a pas de risque à le faire jouer même s’il paraît à cent pour cent pour qu’on ne le perde pas pour le reste de la compétition. Romain a une petite alerte au dos hier mais tout va bien. Jean Eudes, qui était en phase de reprise, s’est entraîné avec nous hier mais il n’est pas encore opérationnel. Je pense qu’il lui manque du temps de jeu mais on va voir ce soir suivant la réponse de Donald.

Vous avez vu le Pérou à l’œuvre dans plusieurs matches amicaux, avez-vous un plan spécifique pour contrer ce Pérou-là ?

PN : Ce qu’il faut savoir et prendre en considération c’est que le Pérou du mois de juin n’est pas celui du mois de mars. C’est une équipe qui non seulement a été changée à 80 pour cent mais c’est aussi une équipe qui n’a plus du tout la même philosophie du jeu. C’est une équipe qui est très, très forte en attaque rapide, qui travaille peu en attaque placée. C’est une équipe très, très agressive qui va chercher le ballon en permanence dans les pieds de l’adversaire qui presse énormément. Dans ce domaine-là, il ne va pas falloir subir la pression de l’adversaire. Bien sûr, on a un plan de jeu défini pour éviter de subir la pression adverse.

Contre la Colombie nous avons encaissé trois buts qui proviennent de notre aile gauche et nous avons perdu. N’est-ce pas un problème ?

PN : Jose Pekerman a bien exploité notre infériorité numérique en faisant entrer un joueur supplémentaire (changement), ce qui leur a permis de trouver le décalage plus facilement. J’en ai parlé avec Kim et je trouve qu’il a fait un bon match contre la Colombie même si par période, logiquement les décalages se sont faits sur son côté. L’explication c’est qu’il nous manquait un joueur et je ne peux pas remettre en cause les matchs que Kim a fait il nous a fait deux matchs de préparation que j’ai trouvés très intéressants, donc je ne peux pas remettre en cause la qualité du joueur sur ces actions-là

Pas d’autres joueurs blessés à part les trois joueurs que vous avez révélés au début de l’interview ?

PN : Je dirais que le staff dans son ensemble a bien travaillé car il n’y a pas eu de casse. La France est en préparation et elle a perdu quatre joueurs, le Brésil en a perdu ; or les nôtres ont beaucoup travaillé mais on a bien ciblé les planches de préparation.

Beaucoup pensent qu’Haïti, n’ayant rien à perdre, devrait jouer l’esprit libéré. Partagez-vous cette manière de voir ?

PN : S’il est vrai qu’on est des outsiders dans la poule, il reste qu’on est des compétiteurs, on a envie de faire briller les couleurs. Aussi, nous, on se met naturellement une bonne pression sur les épaules parce qu’on a envie de faire quelque chose, disons faire les meilleurs résultats. On n’a pas envie d’être uniquement des figurants.

On observe des moments de flottement dans notre défense qui nous sont souvent fatals, peut-on maintenant être sûr que ces brèches sont colmatées ?

PN : On travaille énormément avec la vidéo. Et hier soir encore on a eu une séance vidéo avec mon bloc défensif et comme vous le disiez avec mes milieux de terrain pour leur expliquer pourquoi on a souvent été surpris ; on a eu des phases de flottement. Par période on est un peu trop passif, trop en phase de réaction et non en phase d’action, ce qui nous fait manquer cette dixième de seconde qu’il faut par exemple sur le premier et le deuxième but qu’on prend contre la Colombie ; on réagit parce que le ballon est arrivé l alors qu’il fallait agir et anticiper.

Comment est le moral des joueurs ?

PN : Honnêtement, l’équipe vit bien ensemble. Il y a de la sérénité. Maintenant, les joueurs ont conscience de l’importance de ce premier match. Il y a une communication à l’intérieur du groupe. Moi je présente le plan de jeu mais quand le match commence, le jeu appartient aux joueurs et je suis vraiment satisfait de cette communication à l’intérieur de l’équipe. Les joueurs se parlent par rapport à ce que je leur propose. Je leur définis les stratégies pour mettre en place ces dispositifs, donc tout se passe bien.

Quel est l’objectif minimum que vous vous fixez dans cette compétition ?

PN : Réaliser une bonne Copa América du Centenaire. Satisfaire chaque Haïtien et lui permettre, quoi qu’il arrive, d’être fier de son équipe. Quelquefois, un match se joue sur de petits détails et pour nous, il faudra rendre de bonnes copies pour chaque rencontre et donner satisfaction au peuple haïtien.

Le chouchou du peuple haïtien, Duckens Nazon, retrouvera-t-il sa place ?

PN : Je ne peux pas dire qui jouera ou ne jouera pas car mon collègue Careca écoute ce que je dis tout comme j’écoute ce qu’il dit. A propos de Nazon, j’en veux à personne après le match du Panama pour ce qu’on a dit de moi à propos de Nazon. Je suis un professionnel du métier et je reste toujours dans la logique que je dois faire mes choix en fonction de faire un bon résultat. Au début du stage j’ai eu quelques petites discussions avec Duckens Nazon, discussions qu’il fallait avoir et qui sont restées intimes. Aujourd’hui je sens le joueur libéré avec beaucoup d’allant et il a la même hauteur que les autres. Je le sens déterminé à donner le meilleur de lui-même à être prêt.

AUTEUR

Enock Nere

enocknere@lenouvelliste.com
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