MosaikHub Magazine

Crash EgyptAir : en attendant les boîtes noires, ce que l’on sait déjà

jeudi 19 mai 2016

Avant que les enregistreurs de vol ne soient retrouvés et analysés, l’état des débris retrouvés peut apporter des informations.

Par Thierry Vigoureux


L’Airbus A320 d’EgyptAir gît au fond de la mer Égée. C’est une des rares certitudes de cet accident survenu la nuit dernière. Il est maintenant confirmé que l’équipage n’a pas lancé d’appel de détresse par radio ou en activant la balise ELT. Les militaires égyptiens et grecs confirment qu’aucun appel n’a été lancé, contrairement à une déclaration de la compagnie aérienne, qui n’était d’ailleurs pas en mesure d’en décrire le contenu. Cette absence de réaction trois minutes après le dernier contact radio avec le centre de contrôle gérant l’espace aérien grec montre la brutalité de l’événement qui a provoqué la disparition de l’avion.

Une perte de contrôle

Ensuite, la perte d’altitude telle qu’elle apparaît sur les relevés radars, de 22 000 pieds (7 000 mètres) en peu de temps, montre que l’appareil n’était alors plus contrôlé par les pilotes. Des conclusions pourront être tirées de la concentration ou de la dispersion des débris retrouvés à la surface de la mer. Dans le premier cas, l’avion est resté à peu près intègre. Dans l’autre cas, il aura explosé en vol. Pourquoi ? Des indices, comme des tôles déformées, permettront d’avancer sur l’explosion et peut-être même sur la nature de l’explosif. L’enquête au sol permettra peut-être de découvrir des lacunes dans la chaîne de sûreté à Paris, au Caire ou ailleurs lors des escales fréquentées par l’A320. Mais ce qui s’est passé à bord n’apparaîtra qu’après avoir fait parler les boîtes noires.

Des difficultés à prévoir

On sait que ces deux enregistreurs sont situés à l’arrière de l’appareil, au pied de l’empennage vertical. C’est donc cette partie de l’avion qu’il faudra remonter en priorité. Avec une mer Égée qui peut avoir plus de 2 500 mètres de profondeur, la tâche risque d’être difficile. Les enquêteurs techniques s’attendent à retrouver les mêmes problèmes que lors du crash du Rio-Paris. La profondeur est une difficulté, le relief du fond en est une autre. Des sonars peuvent suffire, mais si le relief est accidenté, des robots sous-marins sophistiqués seront nécessaires. Des moyens techniques que ne possèdent pas l’Égypte ni la Grèce. Heureusement, les fonds de la mer Égée sont plus connus que ceux de l’océan Atlantique au large du Brésil. Sauf si les boîtes noires ont échoué sur un haut fond de la Méditerranée, il est toutefois probable que de nombreuses semaines vont être nécessaires pour arriver à lire les enregistreurs de vol.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie