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Brésil : le Sénat débat du procès en destitution de Dilma Rousseff

mercredi 11 mai 2016

La présidente élue depuis 2010 saura dans quelques heures si le Parlement lui assigne un procès qui devrait la suspendre pendant six mois.

Source AFP

L’avenir de Dilma Rousseff à la tête du Brésil sera scellé dans quelques heures. Le Sénat brésilien a entamé ce mercredi une séance historique où il décidera s’il écarte du pouvoir la présidente pour la soumettre à un procès en destitution pour maquillages des comptes publics. La séance plénière a commencé avec une heure de retard à 10 heures (13 heures GMT) et le vote devrait survenir tard dans la nuit. L’opposition affirme avoir la majorité simple (41 voix) requise pour suspendre pendant six mois la première femme présidente du Brésil, élue en 2010, dans l’attente de son jugement final.

Renan Calheiros, le président du Sénat brésilien, a prévenu que la procédure de destitution de Dilma Rousseff serait « longue et traumatisante », devant les journalistes avant l’ouverture de la séance plénière. « La procédure d’impeachment qui est enracinée dans notre histoire est longue et traumatisante, (et elle) ne produit pas de résultats immédiats. » Le second mandat de l’impopulaire dirigeante de gauche, âgée de 68 ans, ne tient plus qu’au fil ténu d’un improbable sauvetage in extremis par le Tribunal suprême fédéral (STF). La présidente a présenté mardi soir un recours de dernière heure devant la haute juridiction lui demandant d’annuler ce qu’elle dénonce comme un « coup d’État » institutionnel « sans armes ni baïonnettes ».

« Un crime de responsabilité »

Sauf énorme surprise, Dilma Rousseff sera suspendue pendant un délai maximum de 180 jours en attendant le jugement définitif des sénateurs, qui pourrait intervenir en septembre. Elle devrait être remplacée d’ici à vendredi par son ancien allié devenu rival, le vice-président Michel Temer, 75 ans, dirigeant du grand parti centriste PMDB qui a claqué la porte de sa coalition fin mars. En cas de destitution définitive de Mme Rousseff, il assumerait la présidence jusqu’aux prochaines élections générales (présidentielle et législatives) en 2018.

L’opposition accuse la présidente d’avoir commis un « crime de responsabilité » passible de destitution selon la Constitution, en maquillant sciemment les comptes publics pour dissimuler l’ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection disputée, et en 2015. Elle lui reproche notamment d’avoir fait supporter aux banques publiques des dizaines de milliards de dépenses incombant au gouvernement. L’ex-guérillera torturée et emprisonnée sous la dictature militaire allègue que tous ses prédécesseurs ont eu recours à ces tours de passe-passe budgétaires sans n’avoir jamais été inquiétés et dénonce un prétexte pour l’évincer


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