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Le café : une richesse à exploiter

mardi 10 mai 2016

La production du café a totalement chuté ces dix dernières années. Dans le temps, ce produit représentait 30% de l’exportation totale. Actuellement, il ne représente que 3%. Selon des spécialistes, si des dispositions nécessaires sont prises, dans les quinze prochaines années, la production sera relancée et l’économie nationale pourra bénéficier de plus de 100 millions de dollars.

D’après le Recensement général de l’agriculture (RGA) de 2009, la filière occupe seulement 19 152,11 ha de terre. Alors qu’en 1950, il existait 171 000 ha en café. En raison de cette chute vertigineuse, on récolte en moyenne 225 kg/ha contre 600 kg/ha à l’échelle mondiale. Et 65% des récoltes sont consommées par la population locale. Les autres 35% sont exportées vers l’extérieur dans des conditions informelles. Donc, le produit ne rapporte pas grand-chose à l’économie du pays.

Selon l’agronome Thomas Jacques, ancien ministre de l’Agriculture sous l’administration Martelly, que diverses contraintes sont à l’origine de cette chute. Il a cité le manque d’investissement, le vieillissement des plantations [elles ont une durée de vie de 25 ans] et les maladies non contrôlées, notamment la hermileia vastatrix communément appelée la « rouille orangée ».

De l’avis de l’ancien fonctionnaire, ces obstacles pourraient être surmontés si les décideurs acceptaient de s’impliquer dans la relance de la production. D’abord, dit-il, les producteurs doivent avoir accès à une forme de crédit adaptée. Des plaidoyers doivent être faits pour la création du Fonds national du café. Suivant les besoins du secteur, des cadres qualifiés doivent être formés. À partir de ces mesures, M. Jacques estime que plus de 800 000 sacs de 60 kg pourraient être produits à chaque récolte.

Thomas Jacques appelle l’Institut national du Café d’Haïti (Incah), organisme créé en 2003, à jouer sa partition. « Cette institution doit faire des recherches spécialisées sur le café et développer des variétés beaucoup plus résistantes aux maladies fréquentes », a-t-il suggéré.

Le café joue un grand rôle dans la réduction de la misère dans les zones rurales. Selon les chiffres avancés par M. Jacques, plus de 200 000 familles seraient impliquées dans la production. Les plantations de café aident également à la protection de l’environnement. Elles protègent les terres contre l’érosion.

L’agronome Jocelyn Jean, cadre du ministère de l’Agriculture, souhaite qu’une attention soutenue soit accordée au café. Il avoue que le café constitue l’un des principaux axes de développement du pays. Selon M. Jean, le ministère a déjà un plan d’action visant à accompagner les producteurs.

AUTEUR

Jodherson Cadet, jodhersoncadet@yahoo.fr


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