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L’économie va nous passer sa facture

lundi 9 mai 2016

Depuis juillet 2015, l’économie haïtienne avance au ralenti. Elle est sur roue libre. Le pays est sur roue libre. Les initiatives attendent que la politique donne le ton, la direction. Les politiciens sont totalement perdus. Les ménages comme les entreprises voient leurs activités et leurs revenus se réduire chaque jour qui passe.

En juillet 2015, on attendait les élections d’août pour savoir quoi faire. En août, on attendait les résultats de ces élections. En septembre, on pensait déjà aux élections d’octobre. En octobre, on attendait les résultats des élections passées. En novembre, on voulait savoir quelle décision allait sortir des contestations. En décembre, on était déjà sûr que janvier ne serait pas de tout repos. Et depuis, les mois de 2016 s’égrènent, l’incertitude politique se conjugue à tous les temps de l’indicatif et plombe le moral d’acteurs économiques qui sont inquiets.
Les brasseurs comme les entreprises formelles, les gagne-petit comme les grands investisseurs, tout le monde attend. On ne sait pas quoi ni qui, mais on attend. Que le climat général change, que les perspectives soient plus claires à l’horizon. Et les jours passent, les semaines et les mois passent.
Bon gré mal gré, les cinq dernières années étaient calmes. Avec une croissance positive de l’économie, jamais ce que promettaient les projections mais une croissance positive quand même, nous avons pu de 2010 à 2015 vivoter sans trop de problèmes. Cette série s’estompe, la courbe risque de devenir négative, vraiment négative. L’économie pique du nez. La cote de confiance en l’avenir est en dessous de zéro.
Après le séisme de janvier 2010, il y a eu les milliards de l’aide internationale. Puis les milliards de PetroCaribe. Même si certains argueront que le pays n’a reçu que les miettes des centaines de projets de ces deux mannes, il y avait des miettes et des emplois générés par l’aide et l’argent de PetroCaribe. Aujourd’hui, tout cela n’existe plus. La bulle a éclaté. L’administration Privert a instauré des restrictions au niveau des dépenses de l’Etat. Cela va faire mal dans les mois qui viennent.
Les politiciens n’ont pas de recette miracle. L’auraient-ils eue qu’ils ne sauraient pas bien l’appliquer. Mais voilà, il leur revient de prendre les initiatives, et, de concert avec la société civile et le secteur privé, de définir un dénominateur commun, pour décider d’une direction et des actions à entreprendre pour sortir le pays du marasme ambiant. Il est temps qu’ils se mettent au travail. Il est temps aussi que la société civile, chacun en ce qui le concerne, dise halte-là !!! Messieurs et dames les politiciens, cessez de calbender.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com
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