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Livres en folie Dany Laferrière se découvre...

jeudi 14 avril 2016

Wébert Lahens

L’Académie française a rapproché davantage Dany Laferrière de ses lecteurs. Par respect pour son nouveau statut, chacun s’est donné la peine de lire un livre de l’académicien. Aujourd’hui, une nouvelle catégorie s’approprie son œuvre : les enfants.

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LEGS EDITION vient de lancer la collection Je Découvre... sous la responsabilité de Mirline Pierre. Celle-ci conduit les chers enfants à l’auteur de ‘’ Je suis fou de Vava’’, illustré par Frédéric Normandin, Ed. de la Bagnole, 2006, à Dany Laferrière, de son vrai nom : Windsor Klébert Laferrière.

Ce jeu de passe remodèle la question d’écriture dans le champ de la littérature. Les auteurs majeurs doivent écrire aussi pour les enfants. Conquérir ce public qui va devenir, dans cinq ans, dans dix ans, et un peu plus, les lecteurs véritables. La lecture se construit. Il faut aller à la découverte de son propre public.

Mirline Pierre s’est aventurée sur ce terrain en rapprochant davantage les écrivains ou écrivaines de ces lecteurs, aujourd’hui, enfants, mais qui deviendront, demain, les poteaux de la littérature haïtienne. La collection Je découvre... nous présente l’académicien Dany Laferrière, né à Port-au-Prince le 13 avril 1953. Son père, ancien maire de la capitale, Windsor Klébert Laferrière dont il porte le nom, a été exilé sous la dictature de François Duvalier. Sa mère marie Nelson travaillait aussi à la Mairie de Port-au-Prince.

Les premières années de Dany à Petit-Goâve

L’écrivain Dany Laferrière, c’est, d’abord, Petit-Goâve, avec sa grand- mère Da qui lui a appris à devenir un homme, à aimer l’odeur du café, la nature, les oiseaux et surtout à développer son goût pour la lecture. De six ans à treize ans, il a vécu dans la cité de Faustin Soulouque sous la protection de sa grand-mère avant d’entrer à Port-au-Prince poursuivre ses études secondaires au Collège Canado-Haïtien jusqu’à la terminale. A 19 ans, il a trouvé son premier emploi et à 23 ans, il commençait à publier dans les journaux Le Nouvelliste, Le Petit Samedi Soir. Il a vécu aimablement avec ses confrères de l’hebdomadaire de Fontamara : Pierre Clitandre, Carl-Henri Guiteau, Jean-Robert Hérard, Jean-Claude Fignolé et Gasner Raymond qu’il affectionnait. Ce dernier a trouvé la mort à Braches le 1er juin 1976, après un reportage sur un sujet délicat. Cela n’est pas passé inaperçu dans la tête de sa mère qui s’est dépêchée de le faire voyager pour Montréal, le plus tôt possible. Comme son père, il a connu l’exil, sous le gouvernement de J.C. Duvalier. Cependant, il s’est rabattu sur le seul bien qu’il a emporté d’Haïti : son goût pour la lecture. Comme l’a souligné Mirline Pierre ‘’ Pendant tous ces temps de douleur et de tracas, il continue à lire. Car la lecture a toujours été sa plus grande passion.’’ Il lisait, approfondissait des auteurs comme Henri Miller, Ernest Hemingway, Jorge Louis Borges, Marie-Vieux Chauvet, Charles Bukowski, James Balwin, Yukio Mishima, Gabriel Garcia Marquez, Mario Vargas Llosa, Jacques Roumain, etc. Mirline Pierre a bien brossé sa présentation aux enfants :

« Cet homme, conclut-elle, est bien vivant. Il vit entre Montréal et Paris. Je vous conseille de le choisir comme modèle afin de réussir dans tous vos projets ».

Mirline Pierre ‘’Je découvre... Dany Laferrière’’, Legs Edition, 2014, 44 pages.

AUTEUR

Wébert Lahens webblahens@yahoo.fr


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