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Coopération universitaire

La chaire interuniversitaire d’études caribéennes

jeudi 14 avril 2016

La chaire interuniversitaire d’études caribéennes devrait être fonctionnelle d’ici septembre prochain. Des universités haïtiennes, membres de la Conférence des recteurs, présidents et directeurs d’institutions universitaires (CORPUCA), dont l’UEH, l’Université Quisqueya, sont parties prenantes de ce projet proposé à La Havane en juin 2015. Il s’agira d’un espace de formation, de recherche et de publication qui aborderont les grandes problématiques relatives à la région caribéenne principalement.

Économie, changement climatique, croissance démographique, intégration régionale sont entre autres des thématiques qui seront abordées dans le cadre de la tenue de cette chaire interuniversitaire d’études caribéennes qui se voudra transdisciplinaire, recouvrant notamment les champs des sciences humaines et sociales. Ce projet supporté financièrement par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) est monté à l’exemple d’un consortium de plusieurs universités de la région autour des problèmes caribéens.

Selon le recteur de l’Université Quisqueya, le professeur Jacky Lumarque, la création d’une telle chaire a été proposée en juin 2015 lors de l’assemblée générale de la CORPUCA. En visite au Nouvelliste, accompagné d’autres membres du groupe de travail de l’élaboration de ce projet, le professeur Jacky Lumarque, qui préside également la CORPUCA, a souligné que plusieurs séminaires de recherches ont été déjà tenus particulièrement à Cuba et en République dominicaine, respectivement en décembre 2015 et janvier dernier. Et au début de ce mois d’avril, un atelier de travail a été réalisé notamment sur la structure académique de ladite chaire, le mode de financement, la mission, les objectifs, ainsi que les thématiques principales qui seront traitées dans ce projet. « A partir de septembre 2016, la chaire doit être fonctionnelle », assure le professeur Jacky Lumarque.

Le directeur du Bureau Caraïbes de l’AUF, Alain Charbonneau, ou encore le directeur de la chaire d’études caribéennes de l’Université de La Havane, le professeur Antonio Romero, se montrent tous excités par la matérialisation de ce projet. « C’est la dimension caribéenne qui fait toute la beauté et l’importance de cette chaire », estiment ces derniers lors d’un tête-à-tête avec le directeur du Nouvelliste, Max Chauvet. Le journal supporte généralement ce genre de projets.

Pour les professeurs d’université membres de la CORPUCA, c’est la première fois qu’il va y avoir une prise en charge complète des dossiers relatifs à l’ensemble de la Caraïbe. « Dans chaque pays de la Caraïbe, il existe, contrairement à Haïti, des entités qui s’occupent des affaires de la région, que ce soit des centres d’études et de recherches, des chaires…, soulignent-ils. Cela dit, un tel projet se veut plutôt novateur pour la région, Haïti particulièrement. »

« Trop souvent, plusieurs structures traitent de l’intégration caribéenne, mais cela ressort beaucoup plus dans les mots que la réalité. L’université est le seul espace où l’on peut commencer à faire quelque chose qui donne sens à l’intégration », estime le président de la CORPUCA dont la chaire facilitera la mobilité des étudiants dans la région. La question de langue ne doit pas être non plus un obstacle.

L’État dans un tel projet ?

Selon le professeur Jacky Lumarque, l’État haïtien se montre toujours réticent à supporter de tels projets. Comme preuve, la mise en place du premier collège doctoral d’Haïti attend toujours le support réel de l’État. Ce sera encore le cas pour la chaire inter-universitaire d’études caribéennes. « L’État haïtien n’assume pas toujours ses responsabilités dans les regards qu’il devrait porter sur l’enseignement supérieur, juge M. Lumarque. L’État est plutôt timide, il ne contrôle pas. On n’attend pas l’État qui est en retard de phase », ajoute le professeur.

Soulignant ses « nombreux efforts » à intégrer l’Université D’État d’Haïti dans tous les projets de coopération malgré des réticences, dit-il, le professeur Jacky Lumarque croit que L’État ou les dirigeants doivent avoir l’intelligence de dire s’il y a un capital dans la société, qu’il soit public ou privé, qui contribue à l’innovation, au développement durable, qui appartient au pays. « L’université a besoin de coopération, des échanges, des consultations. C’est ce qui constitue l’oxygène de la production scientifique », soutient le président de la CORPUCA. Un nouvel argument de la mise en place de la chaire inter-universitaire d’études caribéennes à laquelle plusieurs centres universitaires haïtiens sont parties prenantes.

AUTEUR

Valéry Daudier et Worlgenson Noël
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