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En route vers les deux cents ans du lycée Alexandre Pétion

mercredi 30 mars 2016

Petit à petit, les briques annonçant à la célébration des deux cents ans du lycée Alexandre Pétion (LAP) sont en train d’être posées. Après la messe de janvier dernier, le cap est mis sur l’ensemble des activités qui devraient être de nature à rappeler que le LAP, première école publique du pays construite dix ans après l’Indépendance, est un patrimoine, comme l’a insinué Nicolas Mathurin, son directeur. Celui-ci, lui-même formé au lycée, rappelle que deux messes seront chantées exactement les six avril et cinq mai 2016. Mais le point d’orgue de ces célébrations s’articulera autour d’une exposition prenant en compte l’histoire du LAP à travers le temps, l’histoire du Bel-Air et celle d’une partie du centre-ville de Port-au-Prince où rien ne sera jamais comme avant.

La célébration dans le viseur, l’Amicale des anciens du LAP s’active déjà. Ady Jean Gardy, son président, a parlé d’un événement historique, d’une célébration qui devrait être une « fête nationale ». « C’est important pour la mémoire collective de célébrer ces deux cents ans de création de la première école publique du pays », dit-il, soulignant que l’ « histoire du lycée est liée à la civilisation haïtienne et à la civilisation mondiale ». Ce lycée, fondé en 1816, quand le pays fut divisé en deux, a survécu à beaucoup d’événements. Il a été à maintes fois détruit mais a su tenir au fil des années. Ce lycée, ayant formé 46 présidents haïtiens, des centaines de milliers de cadres éparpillés partout à travers le monde, est un moulin. Non sans chauvinisme, l’ancien ministre de la Communication sous le régime Tèt kale croit que les différents mouvements de notre histoire de peuple, dont la révolution des étudiants de 1946, en sont issus.

Alors, comme pour rappeler aux générations actuelles que ces célébrations devraient être celles de tout le peuple haïtien, Ady Jean Gardy a fait ressortir l’importance de cette école dans la formation des centaines de milliers d’Haïtiens, bien avant que la signature du Concordat entre Haïti et le Vatican ne soit actée en 1860. En plus d’un concours de génie, d’un bal de retrouvailles entre autres le lycée Alexandre Pétion de Caracas devra y marquer sa présence. Un livre sur la mémoire du LAP, sa place dans l’histoire d’Haïti, devrait paraître bientôt. Les veilleurs du temple, surnom accroché aux actuels et anciens élèves du LAP, s’activent ardemment pour la réussite des festivités. « Nous avons raté beaucoup de deux cents ans, dont ceux du drapeau et du bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti. Nous ne devons pas rater cela », a renchéri un ancien, lundi, à l’auditorium, pour qui le lycée « est encore à reconstruire ».

Dans le sillage des festivités commémoratives, le directeur Nicolas Mathurin a parlé « des dépenses durables ». Parce que la reconstruction du lycée ne s’achève pas encore quoiqu’il ait été inauguré par l’ex-président Michel Martelly, des fonds devraient être investis aux fins d’équiper l’auditorium du lycée, sa cafétéria, les laboratoires de matériels nécessaires et les salles de classe en ventilateurs.

AUTEUR

Juno Jean Baptiste

jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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