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Crise politique/Prise de position

Lamothe douche le CEP et appelle les acteurs politiques à un dépassement de soi - See more at :

lundi 18 janvier 2016

Laurent Lamothe n’a jamais fait confiance à ce Conseil électoral que dirige Pierre-Louis Opont. Selon lui, le CEP multiplie les abus et des actes arbitraires, le tout « dans une incompétence et une absence totale de bonne gestion ».

L’ancien Premier ministre, qui intervenait vendredi matin sur Télé Métropole, s’est dit inquiet pour l’avenir du pays et a appelé les acteurs à prioriser l’intérêt du pays aux dépens des intérêts personnels. Même s’il n’est plus au timon des affaires, l’ancien homme fort de la Primature suit de très près les événements qui se déroulent dans le pays. Laurent Lamothe a souligné qu’il s’est même entretenu avec les deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle, Jovenel Moïse et Jude Célestin. Selon lui, tous les deux veulent du bien pour le pays. Cependant, l’ancien Premier ministre a estimé que les deux hommes sont victimes de « l’incompétence et de l’absence totale de bonne gestion du Conseil électoral. » Ni Jovenel Moïse ni Jude Célestin n’est responsable des failles des membres du CEP, a indiqué M. Lamothe. « Ils sont des victimes. Le pays est victime de ce Conseil électoral : le manque de crédibilité des membres du CEP en commençant par le président et les actions arbitraires de l’institution électorale… », a énuméré l’ex-Premier ministre. Le CEP a pris des décisions arbitraires, « pas seulement contre Laurent Lamothe. Regarde ce qui s’est passé avec Jacky Lumarque par exemple. Personne ne peut expliquer qu’il n’est pas dans la course électorale. Le CEP a fait beaucoup d’abus… » Il faut rappeler que le CEP a rejeté sa candidature à la présidence arguant que ce dernier n’avait pas présenté dans ses dossiers les certificats de décharge comme ancien Premier ministre et ministre. « Nous sommes à 9 jours des élections, aujourd’hui personne ne peut dire avec certitude si les élections vont avoir lieu ou pas », a avancé M. Lamothe, soulignant que la stabilité politique du pays doit passer par des élections « honnêtes et justes qui donneront au candidat élu la légitimité nécessaire pour gouverner. Sans cette légitimité nous aurons cinq ans d’instabilité », a prédit Laurent Lamothe, soulignant que ce sont les plus vulnérables qui sont victimes de l’instabilité. Il y a des raisons officielles et des raisons officieuses qui l’ont poussé à démissionner, a-t-il révélé. Les raisons officielles consistaient à permettre au pays d’avoir des élections libres, honnêtes et démocratiques. « Ce que je n’avais pas compris, puisque je n’aurais jamais accepté des élections qui ne soient pas libres, honnêtes et démocratiques », a souligné Laurent Lamothe. L’ex-Premier ministre s’est félicité d’avoir tout mis en œuvre, quand il était chef de la Primature, pour la réalisation des élections en mettant à la disposition du CEP les moyens nécessaires et l’établissement d’un climat sécuritaire propice aux élections. L’un des plus grands problèmes du pays c’est l’instabilité politique, a indiqué l’ex-chef du gouvernement. « Cela crée un manque de confiance chez les investisseurs et chez les bailleurs de fonds », a-t-il dit. M. Lamothe a estimé qu’il y a un manque de leadership et un sens de direction dans le pays. Laurent Lamothe a toutefois salué l’élection des présidents du Sénat, Jocelerme Privert et de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, qui prennent le contrôle du Parlement. Selon Lamothe, le retour du Parlement après un an de dysfonctionnement « est une victoire pour la démocratie ». « Je pense que les parlementaires auront une approche qui pourrait aider le pays à sortir de cette situation. Il y a beaucoup de lois à voter… », a rappelé l’ex-chef du gouvernement. Son message s’adresse aux différents secteurs de la société qu’il a appelés à prioriser les intérêts du pays aux dépens de leurs intérêts personnels. « Unissons-nous pour donner une réponse haïtienne à ce problème. Ne laissons pas la communauté internationale nous dicter ce qu’on doit faire. Nous avons un pays à construire, mettons-nous ensemble pour le faire… », a exhorté Laurent Lamothe.
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