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Martelly remobilise officiellement l’armée d’Haïti

samedi 28 novembre 2015

Le président Michel Martelly n’a pas tenu sa promesse de ne prendre qu’un seul décret après le dysfonctionnement du Parlement le deuxième lundi de janvier 2015. En Conseil des ministres le 9 octobre, le chef de l’État et le gouvernement d’Évans Paul ont adopté le « décret portant organisation et fonctionnement du ministère de la Défense » qui remobilise officiellement les Forces armées d’Haïti, démobilisées en 1994. Pour remplir sa mission, le ministère de la Défense dispose de structures organisées, dont les Forces armées d’Haïti, prévues en l’article 5 du décret, peut-on lire dans Le Moniteur # 205 du 26 octobre 2015. L’article 65 indique que « les Forces armées d’Haïti sont chargées de la défense et de l’intégrité du territoire de la République ». « Les forces armées d’Haïti sont régies par les articles 264, 264-1, 264-2, 264-3, 265, 265-1,267, 267-1, 267-2, 267-3, 267-4, 267-5, 268 et 268-3 de la Constitution de 1987 amendée, par la loi constitutionnelle du 9 mai 2011 », selon l’article 66 de ce décret qui « abroge toutes lois ou dispositions de lois, tous décrets ou dispositions de décrets, tous décrets-lois ou dispositions de décrets-lois qui lui sont contraires et sera exécuté à la diligence du ministre de la Défense. » Le ministère de la Défense a 19 attributions comme : assurer la défense du territoire terrestre, frontalier, maritime, fluvial et aérien de la République ; assurer la sécurité et l’intégrité matérielle du territoire, de la population, et contribuer à la sécurité nationale dans toutes ses dimensions ; participer au maintien de la paix sur tout le territoire de la République dans les cas de force majeure ; participer à l’élaboration et à la coordination des mesures à prendre, en cas de guerre, de troubles civils ou de catastrophes naturelles ; veiller au développement, à la modernisation et à l’entretien des infrastructures militaires ; pourvoir au respect des lois, mesures, alliances, conventions, accords, traités et autres instruments juridiques relatifs à la défense ; assurer le contrôle de la fabrication, de l’achat, la vente, la distribution des armes de guerre, munitions, équipements et explosifs, sur le territoire national, conformément aux législations internationales et nationales ; établir les cartes militaires de la République ; élaborer et superviser la politique de formation et d’éducation professionnelle des membres des forces de défense en vue d’assurer leur polyvalence et leur intégration ; participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans nationaux de lutte contre les trafics illicites de biens, de stupéfiants, d’armes et de personnes, la piraterie et le terrorisme, dans le cadre des accords, traités et conventions relatifs au crime transnational organisé ; délivrer, s’il y a lieu, les permis de construire dans le voisinage d’un ouvrage à caractère militaire ; contrôler l’acquisition, l’importation, l’exportation, ainsi que l’utilisation de l’équipement et du matériel militaires ; collecter et gérer toutes les informations relatives à la défense nationale ; coordonner la participation des forces de défense aux tâches de développement ; assurer la gestion des décorations militaires ; participer à l’organisation et à la supervision des activités du service civique mixte obligatoire (SCMO) en conformité avec les dispositions de l’article 268 de la Constitution ; participer à la lutte contre la cybercriminalité ; participer à l’organisation et à la supervision du service militaire en conformité avec les dispositions de l’article 268 de la Constitution et enfin exercer toutes autres attributions découlant de sa mission en conformité avec la Constitution et la loi. Pour remplir sa mission, le décret prévoit la création de plusieurs services et directions. Outre la direction de génie militaire, de défense civile, il est prévu dans le décret la direction des opérations spéciales. Conformément à l’article 41, cette direction doit « s’informer sur tous les cas d’agression ou d’attaque provenant tant de l’intérieur que de l’extérieur, de les analyser afin d’évaluer les risques de succès et d’échec, d’incidents diplomatiques dans l’éventualité d’une intervention préventive ou répressive des forces d’opération spéciales ». Le ministre de la Défense, entre autres attributions, a la responsabilité d’entretenir les infrastructures militaires. Ce décret intervient à quelques mois de la fin du quinquennat du président Michel Joseph Martelly, souvent accusé par certains de ses opposants de réinstaurer l’ordre des baïonnettes en Haïti. La remobilisation des FAD’H est une promesse de campagne et un projet sur lequel le chef de l’État a travaillé des années durant pour que le pays ait les moyens d’assurer la défense, la sûreté du territoire. La remobilisation de l’armée, a souvent expliqué Michel Martelly, doit permettre un retrait ordonné de la MINUSTAH. Il n’y a pas encore de détails sur la taille de l’armée, officiellement remobilisée. Ni sur les ressources financières pour assurer son fonctionnement aux côtés de la PNH qui a plus de 14 000 policiers et policières. C’est vers des amis sud-américains comme l’Equateur que le président Michel Martelly s’est tourné pour la formation des premiers éléments -soldats et officiers- de cette armée.
Roberson Alphonse robersonalphonse@lenouvelliste.com


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