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Curiosity découvre les traces d’un ancien lac d’eau douce sur Mars

lundi 4 août 2014

Le rover Curiosity qui balade depuis plus d’un an ses roues sur Mars, a détecté des minéraux suggérant l’existence d’un lac d’eau douce qui aurait pu abriter de la vie.

Curiosity a beau se faire discret ces derniers temps, il est loin de chômer. Près d’un an et demi après son arrivée sur Mars, le rover a fait une autre découverte d’importance. Il y a des milliers d’années, se trouvait à la surface de la planète rouge, un lac d’eau douce capable d’abriter de la vie. Cette conclusion découle des analyses des prélèvements réalisés par le rover dans le cratère Gale.En effet, depuis plus d’un an, Curiosity prélève des échantillons de sol et de roche afin d’en étudier la composition. Objectif : démontrer que le cratère Gale, son site d’atterrissage, a pu un jour abriter de la vie. Aujourd’hui, cette mission a été parfaitement remplie par le rover dont les analyses ont permis de confirmer que la planète Mars avait bien été habitable par le passé. Mais les nouveaux résultats dévoilés lundi par la revue Science permettent de compléter les découvertes, donnant une meilleure image de la région appelée "Yellownknife Bay".Des conditions parfaites pour une vie microbienne C’est à cet endroit que le robot a prélevé des échantillons de roches sédimentaires connus sous le nom de mudstones. En analysant la poudre obtenue, il a mis en évidence la présence de minéraux particuliers, notamment argileux, suggérant que les roches s’étaient formées dans un lac à la salinité faible et au pH relativement neutre. Du grès analysé a également semblé similaire à celui existant sur Terre au niveau de lac. Les roches contenaient ainsi des traces de carbone, d’oxygène, d’hydrogène, d’azote et de sulfure. Autant d’éléments qui "fourniraient des conditions parfaites pour de la vie microbienne élémentaire", souligne la revue Science. Le lac pourrait par exemple avoir abrité des chimiolithoautotrophes, de petits organismes bactériens qui tirent leur énergie en décomposant les roches et les minéraux. Sur Terre, les chimiolithoautotrophes sont fréquemment retrouvés dans les grottes et sous la mer dans les cheminées hydrothermales. "C’est la première fois que nous trouvons des roches sur Mars qui fournissent des preuves de l’existence de lacs", a expliqué à l’AFP Sanjeev Gupta de l’Imperial College London, co-auteur des travaux. "C’est formidable parce que les lacs sont un environnement parfait pour développer et préserver de la vie microbienne élémentaire", a t-il ajouté. "Honnêtement, cela ressemble beaucoup à ce qu’il y a sur Terre", a précisé de son côté, John Grotzinger du California Institute of Technology.Un lac couvert d’une couche de glace ?En se basant sur l’épaisseur des dépôts sédimentaires, les chercheurs estiment que le lac a existé pendant au moins 10.000 ans voire bien plus. D’après John Grotzinger, le cours d’eau couvrait une petite portion du cratère Gale large de 154 kilomètres. Néanmoins, la profondeur du lac reste difficile à déterminer. Les chercheurs pensent qu’il devait être assez profond pour ne pas s’assécher périodiquement, ce qui aurait laissé des traces de fractures au niveau des roches.De plus, le manque d’altération au niveau des crètes du cratère Gale suggère que la région était froide à l’époque où le lac existait. Selon John Grotzinger, une fine couche de glace recouvrait peut-être le lac de façon permanente ou occasionnelle. Mais ceci n’aurait pas été un obstacle pour les bactéries. "Il s’agit d’un environnement entièrement viable pour des chimiolithoautotrophes", a expliqué le spécialiste repris par Space.com. "La preuve la plus parlante" Cette nouvelle découverte de Curiosity apporte "la preuve la plus parlante que Mars a pu par le passé réunir les conditions nécessaires pour que la vie s’y développe", souligne l’étude. Toutefois, aucune trace de vie n’a pu être trouvée dans le lac, comme dans le cratère Gale, en général, notamment parce que le rover n’a pas été conçu pour rechercher de la vie. Mais si des chimiolithoautotrophes ont bel et bien existé, ils peuvent avoir laissé leur marque quelque part dans cet environnement.Une perspective qui offre beaucoup d’espoir aux scientifiques. "Vous pouvez imaginer que, si la vie a évolué sur Mars et n’a jamais dépassé le stade de la chimiolithoautotrophie, alors en l’absence de compétition d’autres types de microbes, ces systèmes ont peut-être été dominés par ce type de voie métabolique. Et c’est très différent de ce qui existe sur Terre", a commenté Grotzinger. Maintenant que l’habitabilité passée de Mars a été démontrée, dénicher des traces de vie sera la mission des futurs engins envoyés sur la planète rouge. Plusieurs sont prévus pour atterrir sur Mars au cours des prochains années, notamment l’explorateur européen ExoMars en 2018 et un nouveau rover américain en 2020. La découverte "nous donne confiance dans le fait que nous devons, pour cette mission et les futures, continuer à explorer", a conclu le Pr Gupta. Selon lui, la prochaine étape pour Curiosity est d’analyser le vaste amas de roches dispersé à la surface du cratère afin de trouver d’autres preuves d’environnement habitable.

En savoir plus : http://www.maxisciences.com/rover-curiosity/curiosity-decouvre-les-traces-d-039-un-ancien-lac-d-039-eau-douce-sur-mars_art31563.html
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