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Porsche, Audi : le scandale Volkswagen fait tache d’huile

mardi 3 novembre 2015

Les marques de luxe Audi et Porsche, fleurons qui rapportent le plus au groupe Volkswagen, seraient aussi concernées par la fraude.

De notre correspondante à Berlin, Pascale Hugues

Comme si les dégâts n’étaient pas déjà assez importants, le scandale Volkswagen continue de faire tache d’huile. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) soupçonne le groupe allemand d’avoir installé sur ses modèles diesel haut de gamme de la marque Porsche les mêmes logiciels truqués faussant les tests anti-pollution en laboratoire. Jusqu’à présent épargné par le scandale, voilà donc le fleuron du groupe, symbole du nec plus ultra « made in Germany », qui est éclaboussé par cette très vilaine affaire. Dans un communiqué laconique, la direction du constructeur allemand a démenti ces nouvelles accusations, tout en se disant prêt à « coopérer pleinement » avec les autorités américaines pour clarifier au plus vite cette question.

Une révélation qui non seulement va encore ternir l’image déjà très entachée du constructeur allemand, mais qui est des plus embarrassantes pour Matthias Müller, patron de Porsche jusqu’à sa nomination à la tête du groupe tout entier il y a quelques semaines. Matthias Müller a juré de faire la lumière sur cette affaire des logiciels fallacieux. Ses détracteurs, qui voyaient déjà d’un mauvais œil le fait qu’il ait fait toute sa carrière au sein du groupe, et qui estimaient que pour cette raison il n’était pas la bonne personne pour nettoyer les écuries d’Augias, voient dans ces nouvelles révélations une confirmation de leurs doutes. L’homme est, pensent-ils, trop impliqué à tous les niveaux. Quarante ans de bons et de loyaux services dans la maison : comme patron de Porsche depuis 2010, comme chef de la production à Wolfsburg de 2007 à 2010, mais aussi parce qu’il fut pendant longtemps le bras droit de Martin Winterkorn, le PDG qui démissionna au mois de septembre, au moment où le scandale éclata.

Fleurons du luxe

Matthias Müller connaît donc la maison comme sa poche. Il a non seulement travaillé pour Porsche, mais aussi pour Audi et Volkswagen. Cette connaissance intime et sur le terrain du groupe est, certes, un avantage, mais aussi - et nombreux sont ceux qui ne manquent pas de le faire remarquer - un handicap en ces temps de turbulences. Les questions fusent depuis l’annonce de sa nomination et risquent de trouver un nouvel écho aujourd’hui : était-il au courant de ces manipulations ? Savait-il que des logiciels faussant l’émission des gaz nocifs avaient été installés sur certains moteurs ? Est-il assez impartial pour prendre ses distances et faire la lumière sur cette très vilaine affaire ? N’aurait-il pas été préférable qu’un outsider vienne conduire les affaires courantes pendant la durée de l’enquête ?

Volkswagen reconnaît déjà que 11 millions de véhicules seraient concernés, plus 800 000 supplémentaires, selon un communiqué de ce mardi. Audi et Porsche sont les marques qui rapportent le plus au groupe, car les marges de profit sont plus élevées sur les produits de luxe. S’ils sont prouvés, ces derniers soupçons pourraient avoir des conséquences déplorables sur le marché nord-américain. Contrairement aux Volkswagen, les Audi et les Porsche s’y vendent très bien. Les États-Unis sont d’ailleurs le premier client de Porsche.

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